Le suspense est total après trois mois de campagne: sous haute surveillance, le premier tour de la primaire de la droite en vue de 2017 pour désigner deux finalistes promet dimanche un match serré entre le trio de favoris Juppé/Sarkozy/Fillon. Même électeurs de gauche ont décidé d'aller voter pour la droite.
Les Français sont appelés aux urnes ace dimanche pour le premier tour de la primaire de la droite, en vue de la présidentielle de 2017, qui ferra sortir finaliste deux candidats parmi les 7 qui s’y présentent. Près de 10 000 bureaux de votes sont ouverts depuis 8H, c'est une grande première pour la droite. Et parmi ces électeurs, certains de gauche votent à droite pour contrer Nicolas Sarkozy.
"Ça fait un peu mal de se sentir obligé de le faire pour éviter qu’on se retrouve avec Sarkozy – Le Pen au deuxième tour"
Le cœur de Sylvain est à gauche, mais il se sent aujourd’hui obligé de voter à droite pour faire barrage, notamment, à Nicolas Sarkozy. Au moment de signer la charte des Républicains de droite et du centre, il a ressenti un pincement au cœur, mais a aussi eu le sentiment d’un vote responsable. "Ça fait un peu mal de se sentir obligé de le faire pour éviter qu’on se retrouve avec Sarkozy – Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, auquel cas on risque de ne pas être nombreux à aller voter", a-t-il expliqué au micro de Julien Crête pour le RTLinfo 13H.
Professeur d’histoire et conseiller municipal de gauche, Sylvain a donc décidé de reproduire ce vote contestataire, tout comme des dizaines d’autres de ses proches. "On a le droit de participer au choix de ce mauvais candidat, de ce moins mauvais candidat, donc on le fait. Il ne s’agit en aucun cas d’un retournement de veste, il ne s’agit pas du tout d’adhérer à ces prétendue valeurs de la droite", a-t-il ajouté.
"On a beaucoup d’attentes, vu la situation qui n’est pas très brillante"
Et les électeurs de droite ont aussi choisi de défendre le candidat de leur choix parmi les sept proposés. Les derniers débats télévisés en ont poussé beaucoup à franchir le pas et à se rendre dans les 10.000 bureaux ouverts. "Depuis 15 jours, je me suis décidée à venir, sinon je ne croyais pas venir voter aux primaires", "On a beaucoup d’attentes, vu la situation qui n’est pas très brillante, forcément qu’il y a des attentes", "On a tous un champion que l’on aimerait voir sortir de cette élection, mais je crois qu’il faut absolument faire en sorte que celui qui remportera le plus de voix soit le candidat de tout le monde", ont commenté plusieurs électeurs.
Selon les estimations, 10% des électeurs pourraient être des militants de gauche ce dimanche, mais il reste à voir quelle pourrait être leur influence. A première vue, les deux finalistes devraient se trouver parmi le trio de favoris Juppé/Sarkozy/Fillon. Mais les outsiders, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Bruno Le Maire ou Jean-François Poisson pourraient créer la surprise.
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