Suspense total après trois mois de campagne: le premier tour de la primaire de la droite, qui a connu dimanche une mobilisation massive, promet un match serré entre le trio de présidentiables Juppé/Sarkozy/Fillon.
De 3,9 à 4,3 millions de personnes auraient participé à la consultation, selon une projection Elabe à la fermeture des bureaux de vote à 19H00, réalisée à partir des données fournies par la Haute autorité de la primaire, chargée de chapeauter le scrutin. Le premier tour de la primaire socialiste avait réuni, en 2011, 2,66 millions de participants.
A 17 heures, plus de 2,5 millions de votants s'étaient rendus dans 70% des bureaux, a annoncé à la presse le "M. Primaire" du parti Les Républicains, Thierry Solère.
Environ 10.000 bureaux de votes ont accueilli depuis 8H00 heures en métropole et jusqu'à 19H00, les citoyens français en âge de voter, disposés à verser 2 euros et à dire qu'ils partagent les "valeurs républicaines de la droite et du centre".
Il y avait la queue devant une série de bureaux, selon plusieurs journalistes de l'AFP. Les personnes présentes avant 19H00 dans les bureaux ou files d'attente pouvaient voter, a assuré M. Solère.
Les premiers résultats sont attendus vers 20H30, le tableau complet, dans la nuit.
A Nice, Paris, Lannion ou Nantes, il fallait souvent attendre pour voter, parfois plus d'une heure.
Depuis l'ouverture, "on n'a pas arrêté. Les gens savent que c'est important car le candidat choisi aura des chances d'être élu en 2017", soulignait la présidente d'un bureau niçois.
Munis de leur pièce de deux euros, des candidats à la primaire ont aussi patienté, tels Jean-François Copé à Meaux ou Bruno Le Maire à Evreux.
A Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, seule femme de la compétition, a été la première à voter, avant François Fillon, puis Nicolas Sarkozy, accompagné de Carla Bruni, une heure plus tard.
Après son footing quotidien, l'ancien chef de l'Etat a affirmé qu'il allait "attendre tranquillement les résultats". Il est arrivé vers 19h15 à son QG de campagne.
Dernier à glisser son bulletin, vers midi, dans son fief bordelais, après avoir patienté longuement, Alain Juppé s'est dit "zen". A 18H00, son équipe réunie au QG était "confiante" face à la participation élevée.
- Premiers résultats vers 20H30 -
Ce scrutin est une grande première pour la droite française, seuls la gauche et les écologistes ayant déjà organisé des primaires. Il est d'autant plus crucial que le champion de droite, selon les sondages actuels, aura de fortes chances de remporter la présidentielle dans un peu moins de six mois dans un duel probable avec la présidente du FN Marine Le Pen.
Les résultats s'annonçant serrés, la soirée sera "très longue", pronostiquait-on à droite.
Les sondeurs ont donné longtemps et régulièrement Alain Juppé favori, devant Nicolas Sarkozy. Mais le duel est devenu un match à trois avec la spectaculaire remontée dans les sondages ces derniers jours de François Fillon.
A Lyon, Marie, 71 ans, "le même âge que Juppé", a "voté Fillon", "pour son programme et sa façon de répondre simplement", et "aime Fillon parce qu'il n'est pas divorcé, il a cinq enfants, il est chrétien".
Juppé éliminé? "Aucune crainte", a balayé le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde.
Crédités de scores beaucoup plus modestes, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson (PCD) devraient se partager les miettes.
Facteur d'incertitude supplémentaire, des électeurs de gauche se sont déplacés, souvent pour Juppé mais surtout "contre Sarkozy". Derrière, la crainte, voire la conviction, que leur camp sera éliminé dès le premier tour en 2017 et que Marine Le Pen sera au second tour.
Mais la "purge libérale" proposée par la droite risque de faire fuir la gauche en mai 2017 et d'"ouvrir la porte" à une victoire FN, a estimé le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen dimanche.
Marine Le Pen a, elle, jugé que les candidats de la primaire "tournent autour" de thèmes chers à son parti.
Les organisateurs de la primaire ont voulu éviter d'éventuelles contestations, comme lors de l'élection du président de l'UMP en 2012 après une guerre Copé-Fillon.
Chaque bureau comptait ainsi un président et trois assesseurs minimum, avec plus 81.000 bénévoles soutiens des divers candidats.
Certains électeurs on rapporté quelques problèmes d'organisation ou d'absence de leur nom sur les listes du bureau.
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