Le Parlement de Catalogne a adopté ce vendredi une résolution déclarant que la région devient un "Etat indépendant prenant la forme d'une République", une rupture sans précédent en Espagne. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a réagi sur Twitter en promettant de "restaurer la légalité" en Catalogne. Un spécialiste belge commente cette crise inédite.
Cette résolution ne change rien en soi, précise M. Van Langenhove, professeur à l'Institut d'Etudes européennes de la VUB. "La résolution n'a en soi que peu de valeur juridique car la Constitution ne l'autorise pas. De plus, de nombreux partis avaient quitté l'hémicycle au moment du vote", selon Luk Van Langenhove.
Une telle déclaration, même si elle entrait dans le cadre de la Constitution, n'aurait de valeur que si suffisamment d'Etats reconnaissaient l'indépendance. "Et je ne vois pas les choses se passer ainsi rapidement. Certainement pas au sein de l'Union européenne", dit-il. "Cela s'avèrera probablement un coup dans l'eau".
La démarche catalane aura par contre un impact économique important, estime encore Luk Van Langenhove. "L'économie va en souffrir, surtout en Catalogne, mais aussi en Espagne et, peut-être, dans toute l'UE". Selon le professeur Van Langenhove, la résolution va exacerber les tensions en Catalogne. "Madrid va devoir maintenant mettre en oeuvre l'article 155 de la Constitution (autorisant la mise sous tutelle de la Catalogne, ndlr) avec beaucoup de prudence. Arrêter le président catalan Puigdemont ou prendre d'autres mesures brutales seraient une grosse erreur".
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