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"La Catalogne, c'est nous tous!": au tour du camp du maintien en Espagne de se faire entendre dans les rues

 
 

Après les indépendantistes vendredi, au tour des Catalans qui souhaitent rester dans l'Espagne d'occuper la rue à Barcelone ce dimanche: la région est plus que jamais divisée, deux jours après sa déclaration d'indépendance marquant une rupture sans précédent en 40 ans de démocratie.

"La Catalogne, c'est nous tous!": c'est sur ce même slogan que les organisateurs de ce nouveau rassemblement avaient déjà réussi à mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes contre la sécession, le 8 octobre.

Témoignage de la profonde division de la société catalane, le défilé prévu ce dimanche intervient après un rassemblement de dizaines de milliers de personnes vendredi soir, pour la naissance de la "République", célébrée dans le vieux quartier gothique avec des feux d'artifice.


Le but: démontrer que la réalité de ce territoire reste très nuancée

L'appel de l'association organisatrice, la Société civile catalane, est assorti de deux mots: "coexistence" et surtout "seny", ce "bon sens" supposé réunir une majorité des Catalans face à ce que les détracteurs des indépendantistes qualifient de fuite en avant ou de "déraison". Leur but est clair: démontrer que la réalité de ce territoire grand comme la Belgique reste très nuancée. Sur les 7,5 millions d'habitants de la région, plus de la moitié viennent d'ailleurs ou sont enfants d'immigrés d'autres régions d'Espagne.

La manifestation se produira alors que Madrid cherche au plus vite à reprendre en main la Catalogne, dont la déclaration d'indépendance n'a obtenu aucune reconnaissance internationale et où les drapeaux de l'Espagne restent visibles sur les bâtiments de l'Etat.


L'emblématique chef de la police catalane destitué 

Officiellement, la région est désormais dirigée directement par la numéro 2 du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, tout le gouvernement catalan, et jusqu'à 150 hauts responsables de l'administration selon la presse, ayant été destitués.Une des premières décisions de Madrid a ainsi été de remplacer l'emblématique chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, jugé trop proche des indépendantistes.

Le gouvernement espagnol avait reçu l'autorisation du Sénat vendredi de mettre en œuvre l'article 155 de la Constitution, jamais utilisé, pour prendre les rênes de la région et y "restaurer l'ordre constitutionnel", alors que déjà plus de 1.600 entreprises ont entrepris de déménager leur siège social par crainte de l'instabilité. Et il a en ligne de mire l'organisation d'élections régionales le 21 décembre, dans moins de deux mois.

La manifestation de ce dimanche aura donc sans doute aussi des airs de pré-campagne électorale, car les trois partis qui en Catalogne prônent le maintien de la région au sein de l'Espagne --Ciudadanos (libéral), le Parti socialiste catalan et le Parti populaire de Mariano Rajoy-- y seront représentés. 


 

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