Unia et le parquet de Liège ont ouvert chacun un dossier pour des propos racistes tenus par le manager du magasin de la chaîne JD Sports situé au Médiacité. A la suite de la diffusion de l'incident sur les réseaux sociaux, le magasin situé place Saint-Lambert, mais aussi celui de la rue Neuve à Bruxelles, ont été victimes de pillages.
A la suite de la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, des individus s'en sont pris à la chaîne de magasins, vraisemblablement en guise de représailles.
Mardi en fin de journée, cinq individus se sont introduits dans le magasin JD Sports situé place Saint-Lambert à Liège. Encagoulés, ils se sont dirigés vers le fond du magasin, ont dérobé un certain nombre de pièces, avant de s'enfuir avec leur butin. "Certains employés ont tenté de s'interposer, mais personne n'a été blessé. Aucun dégât n'est à constater, seules quelques étagères ont été bousculées", a indiqué le porte-parole de la zone de police de Liège.
Une situation similaire avait eu lieu dans le magasin JD Sports bruxellois, situé rue Neuve. La zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles a confirmé l'information à plusieurs médias. Un PV a été établi et une enquête est ouverte au parquet.
À Liège, afin de renforcer la sécurité aux abords des magasins, la police a mis sur pied des patrouilles en civil et en uniforme. La chaîne a également renforcé son gardiennage privé. L'enseigne, a quant à elle, réagi mercredi soir, via Facebook. "Nous ne saurions Tolérer aucune discrimination quelle qu'elle soit. Nos recherches ont à présent abouti et le/la manager concerné(e) a quitté l'entreprise", y annonce la chaîne de magasins.
Enfin, sur les réseaux sociaux, des appels à un rassemblement pacifiste ont été émis, notamment sur la page Facebook de la "Ligue de Défense Noire-Africaine". Cette manifestation devrait avoir lieu samedi à 15h00 devant le magasin situé à la Médiacité.
Propos racistes: rappel de l'affaire
Les propos racistes présumés ont été prononcés dans le magasin de la Médiacité à Liège, il y a deux semaines. En fin de journée, les employés sont toujours fouillés afin de vérifier s'ils n'ont rien volé. Le jour des faits, la manager a demandé à ses équipes de se séparer en trois groupes, les "arabes", les "gwères" et enfin les "macaques". Depuis, une vidéo dans laquelle la manager tente de s'expliquer fait le tour des réseaux sociaux.
"La brigade judiciaire a rédigé un PV pour incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe ou d'une communauté (racisme et xénophobie), à charge de la gérante de JD Sports dont les propos ont inondé les réseaux sociaux", indique le porte-parole de la police de Liège. Le parquet de Liège a de son côté ouvert un dossier et prend cette affaire "très au sérieux", a indiqué Catherine Collignon, la magistrate presse.
Du côté d'Unia, le service public interfédéral expert en politique d'égalité et de non-discrimination, dit avoir reçu plusieurs signalements, mais aucun provenant d'une personne directement visée par les propos. Le porte-parole d'Unia précise qu'il s'agit d'une situation courante: "souvent, les victimes prennent d'abord contact avec leur syndicat avant de se tourner vers un institut comme le nôtre". Malgré cela, un dossier a été ouvert et transmit à un expert. "Dans ce type de situation, nous prenons contact avec l'entreprise afin d'obtenir la version de chaque partie. Ensuite, nous nous assurons que le dommage causé soit réparé et que des dispositions soient prises afin qu'une telle situation ne se reproduise plus. C'est seulement si le dialogue n'aboutit pas, que l'on se tourne vers la justice et à ce moment, les peines encourues peuvent aller jusqu'à 3 ans de prison".
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