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Un vendeur de contrat Luminus a escroqué Débora à Jumet: "Il a mis une photo de mes pieds à la place de la carte d'identité"

 
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On évoque parfois des cas de ventes directes trop insistantes, qui manipulent le client potentiel pour le faire signer. Pour Débora, qui n'a jamais eu l'intention de changer de fournisseur d'électricité, il s'agit ni plus ni moins d'une escroquerie. Le vendeur 'porte-à-porte' l'a trompée grossièrement, et sur toute la ligne.

Malgré l'évolution de la société et des moyens de communication, le bon vieux concept du porte-à-porte existe encore. Hélas, il a de plus en plus mauvaise réputation. Les gens ont tendance à se méfier et à soupçonner l'arnaque.

La faute à qui ? Aux escrocs… Les faux pompiers/policiers/éboueurs réclamant des étrennes, mais également les vendeurs aux méthodes douteuses, voire complètement illicites.

C'est ce qui est arrivé à Débora, une habitante de Jumet qui a contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous. "Un démarcheur Luminus n'hésite pas à mentir et faire de faux contrat", nous a-t-elle expliqué.

Il veut "une signature pour son patron"

Débora habite une maison de la rue Léopold Fagnart. Elle a l'habitude d'ouvrir la porte à des vendeurs. "Ça arrive très souvent. Luminus, Orange, un peu tout le monde. Je les reçois toujours dehors, et généralement j'essaie de couper court, mais cette fois-ci, je n'y suis pas arrivée…"

Fin août, "un vendeur Luminus sonne à ma porte, et me dit qu'il y a des nouvelles offres". Débora est contente de son fournisseur d'électricité actuel, et "lui répond clair et net" qu'elle n'est "pas intéressée".

Le vendeur insiste un peu et lui demande son adresse email pour lui envoyer des offres. "Je me dis que ça n'est pas trop grave, donc je lui donne". Ensuite, "il me demande de signer sa tablette comme quoi il est bien venu chez moi, pour son patron". Méfiante, notre jeune mère de famille s'assure auprès du vendeur "qu'il ne s'agit pas de la signature d'un contrat, et il m'assure que non".

Il a ajouté une photo au contrat, mais de mes pieds

Dans les 5 minutes, la procédure de changement de fournisseur était lancée à son insu

En réalité, sans le savoir, Débora vient de signer un contrat d'un an qui inclut donc la fermeture de son compte auprès du fournisseur actuel. "5 minutes plus tard, je recevais le contrat par email. Il y avait 15% de réduction la première année, je crois".

Sacrément culotté, le jeune homme "d'une vingtaine d'année" a "gribouillé vaguement son prénom sur le contrat". Impossible donc pour Débora de l'identifier afin de le dénoncer au fournisseur.

Pour l'anecdote, sachez que le vendeur-escroc a remis un contrat qui n'était pas du tout conforme (même s'il a été accepté par le service activation de Luminus). La preuve: "il doit normalement joindre une photo de ma carte d’identité, mais au lieu de ça, il a pris une photo de mes pieds…"

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Elle appelle Luminus directement, mais rien ne bouge

Bien avant d'alerter la rédaction de RTL info, notre témoin "a appelé directement Luminus". La première fois, elle est tombée "une dame très gentille qui m'a dit qu'elle comprenait et qu'elle ferait le nécessaire."

Hélas, quelques jours plus tard, Débora reçoit un email de son fournisseur d'électricité. "Ils me disaient qu'ils résiliaient mon contrat vu que je partais chez quelqu'un d'autre". La procédure n'avait donc nullement été interrompue du côté de Luminus.

En rappelant Luminus, elle tombe sur une personne nettement moins sympathique qui ne peut "rien faire pour l'aider".

Ce n'est qu'avec l'aide de son fournisseur, Mega, qu'elle est parvenue à bloquer ce transfert. "Ils m'ont dit qu'ils avaient l'habitude de ce genre de démarche et donc, je n'ai eu aucune répercussion. Mais une amie a eu le même problème et elle est en litige pour rupture de contrat…"

Que dit Luminus ?

Le marché de la fourniture d'électricité, depuis qu'il a été libéralisé, a multiplié la concurrence. A l'instar des opérateurs de télécommunication, les fournisseurs d'électricité font tout pour attirer de nouveaux clients. Parmi les démarches commerciales, il y a donc le recours à des entreprises externes qui envoient des vendeurs faire du porte-à-porte. Essentiellement payés à la commission, ces derniers, parfois, forcent (un peu, beaucoup, complètement) la main aux clients potentiels.

La problématique est connue, chez Luminus comme ailleurs. "Nous avons mené une enquête interne afin de retracer le cas" de Débora et "nous avons annulé le contrat" (il y en avait donc visiblement encore un qui était actif…), nous a écrit le porte-parole.

Une enquête pas vraiment interne, car "100%" des vendeurs/démarcheurs de contrat Luminus sont "externes". Nous aurions voulu connaître le nom de la société sous-traitée concernée pour en savoir plus sur leur procédure, mais Luminus n'a pas voulu nous le dire.

Cependant, Luminus nous assure qu'ils vont réagir. "Nous avons demandé à notre partenaire de prendre les mesures adéquates", dit le fournisseur, qui tient à préciser que "la qualité du travail de nos agents est très importante pour nous: tous nos agents signent dès leur entrée en service un code de conduite dans lequel ils confirment respecter toutes les règles et législations du marché énergétique belge".

Dès lors, poursuit le porte-parole, "l’agent qui n’obéit pas aux règles fixées fait l’objet d’une sanction qui peut aller d’un avertissement jusqu’au licenciement".

Des vendeurs qui forcent la main ou, comme dans le cas de Débora, produisent des faux (il peut être poursuivi pénalement pour cet acte), il y en aura toujours. Méfiez-vous donc et ne signez rien, ne donnez aucune information si le produit ne vous intéresse pas.


 

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