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Pourquoi Franck a-t-il reçu une amende d'Uber en stationnant son vélo Jump à Woluwé-Saint-Pierre?

Pourquoi Franck a-t-il reçu une amende d'Uber en stationnant son vélo Jump à Woluwé-Saint-Pierre?
© BELGA
 
JUMP
 

Utilisateur régulier du vélo JUMP, Franck est surpris lorsqu'il découvre une amende sur son vélo à Woluwe Saint-Pierre. Uber JUMP n'a pourtant pas changé sa réglementation en ce qui concerne le stationnement des vélos. Au contraire, il souhaite encore pouvoir s'étendre à d'autres communes tant la demande pour ses vélos est de plus en plus haute.

"Alors que j'utilise depuis des mois les services Uber Jump sur la commune de Woluwe-Saint-Pierre en empruntant le même chemin et surtout en parquant le vélo au même endroit, Uber m'a sanctionné d'une amende de 35 €", s'irritait récemment Franck via le bouton orange Alertez-nous.

Chaque jour, depuis maintenant 4 mois, Franck utilise un Jump, un vélo électrique rouge partagé d'Uber, pour se rendre à la station métro de Stockel. Le soir, en sortant du métro, le navetteur en choisit un nouveau (les vélos Jump sont localisables soit à l'oeil nu soit via l'application d'Uber qui indique leurs emplacements sur le smartphone de l'utilisateur) pour se rendre chez lui. Ce service lui est très utile pour se déplacer rapidement.

Le 26 août dernier, Franck a reçu une amende de l'entreprise Uber pour mauvais stationnement. Une grosse surprise pour ce Bruxellois qui affirme n'avoir pourtant jamais changé son parcours à vélo.

Mais qu'est-ce qu'un mauvais stationnement aux yeux d'Uber ? Ses vélos sont disponibles pour n'importe quelle personne mais sur un territoire bien défini en région bruxelloise. Ils ne peuvent pas être laissés en dehors de celui-ci. Par exemple, Franck ne peut pas se rendre avec son vélo Jump jusqu'à Waterloo et y abandonner son vélo là-bas car cette commune est dans le Brabant wallon et hors du périmètre d'activité de Jump.

La carte ci-dessous montre l'étendue dans laquelle un cycliste Jump peut garer son deux roues. Elle couvre les communes suivantes : Bruxelles-ville, Ixelles, Saint-Gilles, Etterbeek, Saint-Josse, Schaerbeek, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert, Auderghem et Uccle. Uber a pris récemment la décision de retirer ses vélos dans les communes d'Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg et Laeken pour cause de vandalisme. La société affirme en effet ne pas pouvoir "garantir la sécurité" de son équipe et "la protection" des vélos dans ces quatre communes bruxelloises (lire notre article Uber retire déjà ses vélos électriques rouges de certaines communes de Bruxelles, à cause "des vols et du vandalisme")

Si un utilisateur laisse son vélo en dehors des limites, Uber peut réclamer des frais supplémentaires à hauteur de 35 euros.


© UBER

Comme il est persuadé de n'avoir jamais changé son itinéraire ou garer son vélo ailleurs qu'à ses endroits habituels, Franck a suspecté Uber d'avoir redessiné sa carte. "Tout d’un coup, du jour au lendemain, sans prévenir, ils ont redessiné la carte des endroits où on pouvait parquer les vélos", dit-il par téléphone.

Franck a contacté l’entreprise Uber par mail pour faire part de son mécontentement. Celle-ci lui a remboursé son amende, ajoutant néanmoins qu’il s’agissait d’une mesure exceptionnelle, mais sans répondre à ses nombreuses interrogations: "Pour quelles raisons ont-ils redessiné la carte ? Pourquoi ne pas avoir été prévenu plus tôt ? M’est-il encore permis d’utiliser vos vélos dans mon secteur ?"

Nous avons joint Uber. Si les territoires de plusieurs communes ont été retirés de la carte (voir plus haut), l'entreprise nous a assuré qu'il n'y avait eu aucun changement pour Woluwe-Saint-Pierre. Alors comment expliquer l’amende de Franck ? Le porte-parole de la firme américaine, Denis Dalmans, avance plusieurs hypothèses. Franck aurait pu parquer son vélo dans une des zones non desservie par Uber. La zone à Stockel se trouvant non loin de la frontière avec le Brabant flamand (non compris dans la zone autorisée pour les vélos Jump). "L'amende a été remboursée, probablement parce que ça se jouait à une rue", suppose Denis Dalmans. 

Outre l'amende reçue, Franck se demandait également si la carte n'avait pas été modifiée pour une seconde raison: il ne voit presque plus de vélos Jump dans son quartier. Mais le porte-parole d'Uber précise que la fréquence des vélos dans une commune dépend de l’utilisation par ses habitants. Et justement, Woluwe-Saint-Pierre est l'une des communes où l'utilisation est la plus faible. 

Hormis les problèmes de vandalisme, Uber se déclare satisfait de son service Jump à Bruxelles. Bruxelles-ville et Ixelles sont les communes qui connaissent le plus grand succès. "La demande est haute et nous avons dû plus que doubler notre flotte. Il y a aujourd’hui 1200 vélos Jump dans les rues de Bruxelles", nous apprend Denis Dalmans. "Nous continuons à chercher à étendre notre zone de service à Bruxelles en fonction de la demande", poursuit-il.


Les vélos Jump menacent-ils les vélos Villo ?

Le développement de Jump se fait-il au détriment d'autres opérateurs de vélos ? Nous avons posé la question à l'opérateur de vélos partagés, Villo. Celui-ci propose des vélos non-électriques mais nettement moins chers que les vélos rouges d'Uber.

Le porte-parole de Villo, Jérôme Blanchevoye, ne dispose pas encore de chiffres précis. "J’imagine que ça a dû impacter notre nombre d’abonnés mais je ne peux pas me positionner actuellement. Parce que les statistiques de l’utilisation de nos vélos sont dépendantes de la météo. On a eu une météo clémente donc pour l’instant, ça va plutôt bien". Actuellement, ils ont toujours 35 000 abonnés, un chiffre qui ne s'est pas dégradé depuis l'année passée.

En outre, pour Jérôme Blanchevoye, les deux services Jump et Villo sont complémentaires et se stimulent l'un l'autre. "Uber Jump n’a pas tout à fait la même cible. Il ciblent plutôt des gens qui vont utiliser des moyens de transports de façon très occasionnelle, plutôt des touristes. Le coût est très élevé, donc pour une utilisation quotidienne ou plus fréquente, Villo est plus adapté". "Plus il va y avoir des gens qui utilisent le vélo, que ce soit un Uber ou Villo, plus ça va inciter les autres à utiliser ce moyen de transport et c’est ce qu’on recherche tous", conclut-il. 

L'emploi d'un vélo Villo nécessite l’achat d’un abonnement d’environ 35 euros par an. Chaque déplacement de moins de 30 min est compris dans l'abonnement et n’exige pas de frais supplémentaires. Après plus de 30 min d’utilisation, votre tarif augmente. Mais selon Jérôme Blanchevoye, "la durée moyenne des locations est inférieur à une demi-heure". D’autres formules existent également pour bénéficier du vélo pendant un ou plusieurs jours. Quant à Uber Jump, la location d’un vélo coûte environ 0,15 euros par minute. L’utilisation de l’un ou de l’autre va donc dépendre des besoins du consommateur.


Les services de vélos et trottinettes partagés à Bruxelles doivent disposer d’une licence officielle

D'autres opérateurs de trottinettes et de vélos à Bruxelles ont du établir une liste de zones de non-stationnement, mais pas pour les mêmes raisons que l'opérateur Uber. En effet, depuis le 1er septembre, les services de vélos et trottinettes partagés doivent disposer d’une licence officielle pour opérer dans la région. Respecter l’interdiction de stationner en une série de lieux déterminés est l’une des conditions. Une liste des zones de non-stationnement a été mise en place à cet effet en concertation avec les différentes communes. Au total, 36 zones de la région bruxelloise sont exclues. Néanmoins, l'opérateur Uber s'est déjà conformé à cette mesure avant le 1er septembre. De fait, les opérateurs s’étant installé après le 1er février en Belgique ont dû demander une licence à Bruxelles-Mobilité dès leur arrivée. 


 

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