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Une liste de 85 suspects radicalisés donnée à la bourgmestre de Molenbeek dès juin 2015: aurait-on pu arrêter les terroristes?

 
Bruxelles
 

À l'heure actuelle, on sait que quatre terroristes présumés venaient de Molenbeek. Des personnes listées et connues des autorités fédérales et communales. La bourgmestre de Molenbeek prétend qu'il est impossible d'intervenir à son niveau, pourtant son homologue, à Vilvoorde, lui, ne reste pas les bras croisés. Voici le dévrief d'RTL INFO proposé par Emmanuel Dupond.

Quatre terroristes présumées des attentats de Paris figurent dans une liste transmise depuis plusieurs mois à la commune de Molenbeek, mais la bourgmestre dégage toute responsabilité. "On ne peut pas demander à une autorité communale d’avoir des compétences judiciaires, ce n’est pas notre rôle", expliquait jeudi Françoise Schepmans. Mais ces propos font bondir le bourgmestre de Vilvoorde, une commune pourtant réputée pour être un foyer de Belges radicalisés. Où s’arrête le travail des communes dans la lutte contre la radicalisation? Qui sont ces Belges et combien sont-ils dans cette liste qui visiblement embarrasse ?


Un liste de 85 individus présumés radicalisés à Molenbeek

Jeudi dernier, la presse française pointait à nouveau du doigt la commune de Molenbeek. Les journaux télévisés de TF1 et France2 ont parlé de la fameuse liste qui dérange. Ce jour-là Françoise Schepmans a révélé que l’OCAM, l’organe chargé d’évaluer la menace, lui a transmis en juin dernier une liste de 85 individus présumés radicalisés dans sa commune. Parmi eux, Abdelhamid Abaaoud, mort à Saint-Denis, Mohamed Abrini et Salah Abdeslam, les deux fugitifs, et Brahim Abdeslam, l’un des kamikazes.


"Il n’y avait pas d’information particulière concernant ces deux individus au niveau local"

La liste précisait qu’Abaaoud était toujours présent en Syrie. Abrini était supposé revenu en Belgique, mais pas à Molenbeek, selon une enquête de police. Il a d’ailleurs été radié du registre civil. En revanche, pour les frères Abdeslam, c’est moins clair. Salah est présumé en voie de radicalisation et Brahim a tenté de rejoindre la Syrie, mais ces deux informations sont passées inaperçues. "Évidemment que ces personnes ont été convoquées, elles ont été entendues, mais il n’y avait pas d’information particulière concernant ces deux individus au niveau local", s’est défendue Françoise Schepmans.


Les bourgmestres ont reçu des recommandations du fédéral pour agir à leur niveau de pouvoir

Rien à signaler donc du côté communal. Pour la bourgmestre libérale, c’est l’affaire du gouvernement fédéral. L’atmosphère était donc tendue au parlement. Le devoir judiciaire relève de la compétence du fédéral, mais alors le rôle des communes est-il aussi limité, comme le laisse entendre la bourgmestre de Molenbeek ? Pas sûr. Le bourgmestre de Molenbeek est lui aussi confronté à la radicalisation dans sa ville et il a révélé à notre journaliste avoir reçu des recommandations du fédéral pour agir à son niveau de pouvoir. "Commencer à travailler. Tous les bourgmestres de notre pays à Bruxelles, en Flandre, en Wallonie ont reçu des courriers qui expliquent vraiment clairement à quelle manière le niveau local doit aussi se réorganiser pour combattre cette affaire, cette radicalisation", a expliqué Hans Bonte au micro d’Emmanuel Dupond pour RTL TVi.


Aurait-on pu arrêter ces terroristes?

Mais les communes, on le sait, manquent de moyens, de personnel habilité à travailler dans la rue, les quartiers ou les mosquées. Au total, 828 Belges présumés radicalisés figurent dans la liste de l’OCAM. Alors que deux suspects des attentats de Paris sont toujours dans la nature, une question reste en suspens, aurait-on pu arrêter ces terroristes ? "Je ne sais pas", a répondu la bourgmestre de Molenbeek, visiblement embarrassée.


 

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