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Les bébés bruxellois naissent deux fois plus pauvres qu’ailleurs en Belgique: voici pourquoi

  • 4 enfants sur 10 qui naissent à Bruxelles vivent sous le seuil de pauvreté

  • 4 enfants sur 10 qui naissent à Bruxelles vivent sous le seuil de pauvreté

 
 
 

Selon une étude de l'école de santé publique de l'ULB, soutenue par la Fondation Roi Baudouin (FRB) et révélée ce matin par Bel RTL, la Libre Belgique et De Standaard, 4 enfants sur 10 à Bruxelles naissent dans un ménage dont le revenu se situe sous le seuil de pauvreté. C’est plus de deux fois la moyenne belge.

Les chercheurs ont analysé l'ensemble des naissances recensées dans la Région de Bruxelles-Capitale entre 2004 et 2010. Il en ressort que 43% des bébés y sont nés dans un ménage pauvre, contre 19% pour la moyenne belge.


Pauvreté et immigration étroitement liés

En cause ? La population bruxelloise est plus jeune, plus cosmopolite et plus précarisée qu’ailleurs en Belgique. Plus de 25% des ménages bruxellois ont un revenu comparable à celui des 10% des ménages belges les plus pauvres à l’échelle de toute la Belgique.

A Bruxelles, un enfant sur 6 (près de 16%) voit le jour dans une famille monoparentale (ce qui est comparable à la Wallonie). De plus, 75% des mères y sont issues de l’immigration. Or la monoparentalité et l’origine non européenne de la maman accentuent le risque de pauvreté.

En effet, 70% des petits Bruxellois dont la mère est originaire d'Afrique subsaharienne naissent sous le seuil de pauvreté. C'est la communauté la plus "à risque", avant les petits Maghrébins (65%), les enfants dont la mère vient d'Europe de l'Est (61%) ou de Turquie (60%). Le taux de pauvreté des petits Bruxellois d'origine belge est lui comparable à la moyenne nationale: 18,3%. “Le quart-monde belge est parti de Bruxelles : on le retrouve davantage dans la région de Charleroi”, explique Myriam De Spiegelaere, professeur à l’Ecole de sante publique de l’ULB, dans La Libre Belgique.


A niveau socio-économique égal, un enfant issu de l'immigration est en meilleure santé

Les enfants des mères immigrées ont également un risque plus élevé de décéder en période périnatale (entre la 22ème semaine de grossesse et le 7ème jour de vie) que les enfants de mères d’origine belge à cause de cette précarité socio-économique. Mais ils ont en revanche moins de risque (à autres conditions égales) d'afficher un poids faible, révélateur de conditions défavorables au développement.

Conclusion des chercheurs: si le statut social augmente les risques pour la santé du bébé, l'origine étrangère les réduit. En effet, selon Myriam De Spiegelaere, interrogée ce matin par Sébastien De Bock sur Bel RTL, les mères d’origine non-européennes présentent un moindre tabagisme pendant la grossesse, une moindre charge de travail et sont soumises à moins de stress grâce à l’entourage familial.


 

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