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Le témoignage édifiant d'un migrant habitué de la gare du Nord à Bruxelles (vidéo)

 
 

La situation des migrants à la gare du Nord ne s’arrange pas. Un rapport d'hygiène révèle les conditions sanitaires critiques dans lesquelles vivent les migrants qui y trouvent refuge. La propreté et la sécurité posent également question aux alentours de la gare. Les chauffeurs de bus de la STIB et De Lijn ne veulent d’ailleurs plus desservir cet arrêt. Et ils ne sont pas les seuls à s’offusquer de la situation: passants et commerçants se plaignent également. Alors faut-il éviter de se rendre à la gare du Nord ?


"Je comprends que les gens qui nettoient la gare demandent à être vaccinés"

Notre journaliste Stéphanie Gomins a rencontré un migrant habitué de cette gare. "Je suis certain que 70% des réfugiés pensent comme moi. Je ne veux pas rester dans la zone "migrants" de la Gare du Nord car il fait sale. Les gens qui restent, sont sous l’influence de l’alcool et de la drogue. Ils sont violents, certains ont des couteaux", confie-t-il. "Honnêtement, si j’étais belge et que je passais par-là, je deviendrais fou. Je comprends que les gens qui nettoient la gare demandent à être vaccinés. Mon cousin a eu des plaques rouges partout. Nous sommes nombreux et nous restons dans des endroits clos. Quand on nous demande de sortir de la gare pour le nettoyage, certains ne veulent pas et les équipes de nettoyage n’insistent pas. Elles ont trop peur de se faire frapper." De son côté, Bruxelles-Propreté avait pour rappel annoncé que ses agents allaient être vaccinés.

"La responsabilité est collective", a déclaré Philippe Close (PS), le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, sur le plateau de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche". "La situation est invivable pour les travailleurs mais aussi pour les riverains. Dans le coin il y a plus de 3.000 habitants. Notre boulot est de les soulager tout en pensant aux migrants. Avec la région bruxellois et Rudy Vervoort, on a trouvé un centre pouvant accueillir au moins 350 migrants le soir, mais pas la journée. Ce n’est pas un problème qui va se résoudre avec des slogans et je suis disposé à trouver des solutions. Ce qui se passe à la gare du Nord est inacceptable."


Vers un nouvel espace d'accueil?

Mais à quand un nouveau centre d'accueil? L’idée fait débat. 

"Depuis le départ quand on parle de créer un espace d’accueil, on parle aussi d’un deuxième élément, qui est l’activation de la clause de souveraineté. La Belgique pourrait traiter la demande d’asile sans pour autant l’accorder. Cela veut dire que les migrants pourraient la demander sans prendre le risque d’être renvoyés", explique Mehdi Kassou, le porte-parole de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.

Denis Ducarme (MR), le Ministre de l’Intégration sociale n'est pas de cet avis. "Nous souhaitons que les personnes qui arrivent sur le territoire, demandent l’asile et respectent les règles. J’assume notre désaccord à ce niveau-là." Il ne veut pas de centre d’accueil. "Si nous changeons la situation avec un centre, ça serait pire. Il y aurait un appel d’air."

"On doit trouver une solution pour la gare du Nord afin qu'elle retrouve sa vocation, pour que les gens qui partent travailler puisse le faire en toute sérénité et en toute sécurité", ajoute-t-il.

Mehdi Kassou a poursuivi son raisonnement en déclarant que "pour démanteler Calais, la France avait ouvert des centres d’accueil et d’orientation à travers le territoire. Donc si nous proposons depuis 2017, l’ouverture d’un centre d’orientation et l’activation de la clause de souveraineté, c’est parce qu’à l’échelle européenne, en France et ailleurs, ce qui a marché pour évacuer les gares, ce sont ces centres d’accueil. Malgré les aides apportées par notre plateforme, on n’a pas arrivé tous les migrants d’Afrique ou d’ailleurs", a-t-il conclu.


 

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