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Bruxelles s’attaque au gaspillage alimentaire… et espère vous séduire avec ce Doggy Bag new look

 
 

La Région bruxelloise s’est donné l’objectif de réduire le gaspillage alimentaire de 30% à l’horizon 2020. Une des mesures imaginées est de convertir les Bruxellois et les touristes au doggy bag. Sébastien Degrave et Bruno Spaak sont donc allés recueillir les impressions des chefs et des clients pour le RTLINFO 13H.

Laisser la moitié de son assiette, ça arrive assez souvent. "Quand une assiette revient et qu’elle est à moitié entamée, je m’inquiète et je me renseigne. En général, on me répond ‘Je n’ai plus d’appétit, je n’ai plus faim’", expliquait Fabrice Rocheton, chef dans un restaurant de la capitale.

Dans ce cas-là, certains établissements proposent déjà à leur client d’emporter les restes. Mais chez nous, la pratique n’est pas rentrée dans les mœurs comme elle peut l’être aux USA par exemple. "Je pense qu’il y a une gêne de nos clients par rapport au doggy bag", confirmait Olivier Lacroix, un autre restaurateur.

Pour lui, la nouvelle idée du gouvernement bruxellois a donc du bon : "Je pense que proposer un packaging un peu plus sexy avec un nom qui fait un peu plus tendance, comme le Rest-O-pack, c’est peut-être plus séduisant pour les clients." Et effectivement, dans la salle, en découvrant le packaging de ce Rest-O-pack, les clients sont plutôt séduits. "C’est une très bonne initiative de récupérer ce qu’on n’a pas mangé."

Outre son design, le Rest-O-pack est non seulement plus écologique (carton recyclé) qu’une barquette en aluminium habituellement utilisée pour proposer les restes, mais aussi plus pratique. "Il y a toute une série de mentions pratiques au dos de la boite sur la conservation des produits, le fait de pouvoir les réchauffer aux micro-ondes ou au four avec des durées et des puissances maximales", détaillait Céline Frémault, la ministre bruxelloise de l'Environnement qui a mis ce projet sur pied.

La phase de test commencera ce 14 février, pour la Saint-Valentin, dans 52 restaurants de la Région, qui leur a distribué quelque 10.000 boîtes de ces Rest-O-packs. Ils proposeront systématiquement à leur clientèle de repartir avec les restes durant la durée du projet pilote de 3 mois. S’il s’avère concluant, il devrait être étendu à tous les restaurants de la capitale.




Un plan bien plus vaste à l'horizon 2035

Mais cette initiative s’inscrit dans une plus grande logique. La ministre l’avait dévoilé ce lundi : sa stratégie pour encourager le développement d'un circuit alimentaire durable dans la capitale. Selon elle, il s'agit notamment de faire en sorte que d'ici 20 ans, le gaspillage alimentaire ait quasiment disparu, et qu'un tiers des fruits et légumes non transformés et consommés par les bruxellois proviennent de leur Région via l'émergence d'un réseau de production et d'alimentation bruxellois de bout en bout.

Actuellement, chaque ménage bruxellois jette en moyenne 15 kilos par an de nourriture à la poubelle, tandis que 32.000 personnes dépendent de l'aide alimentaire. Quelque 11% de la population bruxelloise souffre d'obésité.

Le plan "Good food" mis au point par Bruxelles environnement avec tous les acteurs de terrain concernés, producteurs, transformateurs, associations, distributeurs, pouvoirs locaux, ...) lie une série d'actions à des objectifs à l'horizon 2035.
 
Les premiers objectifs sont plus rapprochés (d'ici 2020): 100% de nouveaux projets de production agricole professionnelle performants aux niveaux environnemental, économique et social; deux fois plus d'espaces potagers (5ha) dans les espaces de Bruxelles environnement qu'en 2015; 30% des ménages produisent une partie de leur alimentation; réduction d'un tiers du gaspillage alimentaire (de 50% d'ici 2035); 60% de la population rendue consciente que manger plus durable ne coûte pas plus cher; augmentation d'un quart de la transformation du volume d'invendus alimentaires; 50 cantines scolaires et 40 cantines publiques labellisées "Good food".

La stratégie mise au point se décline en sept axes et quinze actions.

Le premier vise à augmenter la production alimentaire locale et durable via le développement d'une production agricole professionnelle durable, sachant qu'actuellement 1,5% de la superficie de la Région-capitale est utilisé comme terre agricole, mais aussi de l'autoproduction durable par les ménages bruxellois eux-mêmes - actuellement 22% des habitants s'y livrent et on dénombre 260 potagers collectifs et familiaux.

Le plan prévoit aussi d'augmenter l'offre et la visibilité des produits bruxellois tant au niveau géographique et du coût. Dans le collimateur de la ministre: les cantines, cafés et restaurants où 40 % des repas sont pris en Région bruxelloise.  L'alimentation durable sera aussi mise en exergue dans les formations aux métiers de bouche.

Dans un troisième axe, il s'agit de sensibiliser les Bruxellois, mais en commençant par des changements de pratiques alimentaires auprès de publics spécifiques comme les plus jeunes et les publics défavorisés. Un accompagnement de dix potagers scolaires est ainsi prévu chaque année jusqu'en 2020 et "Good food" sera intégré dans le projet pédagogique scolaire

Un des axes porte par ailleurs sur la réduction du gaspillage alimentaire, sachant que chaque année 134.000 tonnes de déchets organiques finissent à la poubelle. Sus donc aux invendus alimentaires: les initiatives de récupération seront soutenues, mais il est aussi prévu de faire en sorte qu'à terme 100% des supermarchés de la capitale collaborent avec au minimum une association active dans le domaine de l'aide alimentaire pour récupérer les invendus.


 

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