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Rapatriement des Belges d’Afghanistan: notre pays à la traîne, quelles sont les difficultés rencontrées?

 
 

Les opérations pour évacuer des ressortissants étrangers d’Afghanistan se poursuivent un peu partout, dans des conditions particulièrement délicates. Par rapport aux autres pays, la Belgique est en retard. Mercredi, quatre avions de transport belges ont décollé de l’aéroport militaire de Melsbroeck, direction Islamabad, au Pakistan. Mais des difficultés subsistent.

L’opération "Red Kite" (littéralement cerf-volant rouge) décidée lundi par le gouvernement belge s’est concrétisée, mercredi, par l’envoi de quatre avions de transport belges depuis l’aéroport militaire de Melsbroeck, à destination d’Islamabad. La capitale du Pakistan servira de base arrière pour des vols vers l'aéroport international de Kaboul, une sorte de dernier refuge pour les Afghans et les ressortissants étrangers tentant de quitter le pays.

Si ces opérations d’évacuation des ressortissants étrangers d’Afghanistan se poursuivent un peu partout, en Belgique, nous sommes en retard. Mais nos autorités reconnaissent-elles les failles ?

Les autorités reconnaissent en effet que le temps doit paraître très long pour ces ressortissants belges qui sont, en ce moment, terrés à Kaboul depuis dimanche soir. Mais tant les Ministres, que leur cabinet, que les Affaires étrangères, que la Défense, que l’Asile et la Migration expliquent qu’ils font de leur mieux au plus vite et qu’ils sont confrontés à de très nombreuses contraintes…

La première contrainte concerne la question de l’ambassade. Contrairement aux pays qui opèrent déjà des rapatriements aujourd’hui depuis Kaboul, la Belgique n’a pas d’ambassade en Afghanistan. Tout doit donc être organisé depuis Bruxelles ou depuis le poste diplomatique d’Islamabad, au Pakistan. Mais c’est tout de même à 500 km de Kaboul…

Autre problème, de nombreux ressortissants belges ont, eux aussi, été surpris par la vitesse de l’arrivée des talibans à Kaboul. Jusqu’au dernier moment, ils pensaient pouvoir rentrer par leurs propres moyens. Les demandes d’aides aux Affaires étrangères sont donc arrivées très tardivement. On parlait initialement d’une opération pour ramener quelques dizaines de personnes il y a encore deux ou trois jours. Aujourd’hui, on parle tout de même d’environ 500 personnes.

La défense, de son côté, rappelle que son ordre de mission a été reçu lundi soir et que dans les 24 heures, le premier avion de reconnaissance décollait de l’aéroport militaire de Melsbroeck. Un délai tout à fait raisonnable, selon les militaires.

Quelles sont les difficultés encore liées spécifiquement au rapatriement des Belges ?

En règle générale, il n’est jamais simple d’être un petit pays dans une grande catastrophe internationale. Ensuite, un problème se pose à l’ensemble des pays occidentaux : la situation de l’aéroport de Kaboul. C’est un aéroport qui est situé en pleine ville, dans un terrain montagneux et qui ne possède qu’une seule piste d’atterrissage et de décollage. Pour le moment, ce sont les Américains qui contrôlent cet aéroport et qui contrôlent les atterrissage et décollage pour tous les pays étrangers.

Mais tout autour de cet aéroport, ce sont les talibans qui ont le pouvoir. Ce sont eux qui contrôlent les entrées. Pour l’instant, ils laissent passer les étrangers qui souhaitent quitter Kaboul, il n’est cependant pas clair s’ils laissent passer ou non les Afghans qui souhaitent quitter l’Afghanistan.

Un autre problème se pose encore. Sur les 500 ressortissants belges et ayant-droits que la Belgique compte rapatrier chez nous, il n’y en a qu’une centaine qui dispose d’un passeport belge. Pour les autres, il s’agit d’époux, d’épouses, d’enfants… qui n’ont pas forcément tous leurs papiers belges en règle. Les Affaires étrangères vont installer rapidement un poste avancé dans l’aéroport de Kaboul pour, d’une part, contrôler l’identité de ces candidats au rapatriement vers la Belgique. Et d’autre part, pour régler tous les problèmes qui pourraient se poser pour nos ressortissants à Kaboul.


 

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