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Les principaux afflux de migrants au cours des dernières décennies

Les principaux afflux de migrants au cours des dernières décennies
Des migrants accostent le 10 septembre 2015 sur l'île grecque de LesbosANGELOS TZORTZINIS
 
 

A côté de l'immigration ordinaire, de nombreux afflux de migrants, au moins aussi importants que celui que connaît actuellement l’Europe, ont touché le continent au cours des dernières décennies, comme les rapatriés d'Algérie en France ou les réfugiés fuyant la guerre dans l’ex-Yougoslavie.

Rappel des principaux d’entre eux, intervenus après les immenses mouvements de population qui avaient marqué la fin de la seconde guerre mondiale (40 millions de personnes déplacées en Europe en mai 1945, selon l'Agence des Nations-Unies pour les réfugiés) :

- Les rapatriés d'Algérie: Les accords d'Evian (18 mars 1962) signent la fin de la guerre d'Algérie et quelque 200.000 Français d'Algérie quittent tout de suite leur sol natal, avec pour tout bagage quelques valises. A Paris, on croit à un exode temporaire, persuadé que la plupart des rapatriés vont demander la nationalité algérienne. Il n'en sera rien: le flux va s'amplifier jusqu'à atteindre le million de personnes - juifs, chrétiens, musulmans nés en Algérie et présents dans ce pays depuis de nombreuses générations -.

Au terme de la décolonisation, le nombre total de "rapatriés" atteindra en France 1,45 million de personnes dont 260.000 originaires du Maroc, 180.000 de Tunisie, 15.500 d'Afrique noire et Madagascar, 44.000 d'Indochine.

- Après la chute du communisme et l'implosion de l'URSS (1990-1991), près de 2,5 millions d'Allemands de souche quittent l'ex-Union soviétique pour retrouver la terre de leurs ancêtres (les "Aussiedler"). Le pic de la vague est en 1994 lorsque 215.000 d'entre eux rejoignent l'Allemagne.

A ce phénomène massif, s'ajoute, toujours au début des années 90, l'arrivée des migrants fuyant les guerres de l'ex-Yougoslavie et dont la destination principale est l'Allemagne.

Selon le démographe François Héran, les 3 années de pointe pour l'arrivée dans l'UE des demandeurs d'asile fuyant les guerres de l'ex-Yougoslavie ont été 1990 (100.000), 1991 (226.000) et 1992 (173.000). La destination des 3/4 a été l'Allemagne.

Au total toutes origines confondues, ajoute-t-il, le chiffre de 800.000 demandeurs d'asile prévus en Allemagne pour la seule année 2015, a déjà été atteint voire dépassé en 1992.

- A la chute du régime communiste en Albanie, à partir de décembre 1990, environ 400.000 Albanais fuient en Grèce et autant en Italie. Le mouvement s'étalera sur plusieurs années.

- Le Portugal, ancien pays d'émigration mais aussi ancienne puissance coloniale, connaît un puissant mouvement de rapatriés (environ 500.000 personnes) lors de l'indépendance du Mozambique (juin 1975), de l'Angola (novembre 1975) mais aussi du Cap Vert et de Sao Tome.

- L'Espagne, début 2000, connaît un afflux de plus de 300.000 Equatoriens qui quittent leur pays frappé par la dollarisation décidée par Quito. Beaucoup repartiront plus tard avec la crise économique dans la péninsule ibérique.

- Les "boat people": après la chute de Saïgon (30 avril 1975) qui met fin à la guerre du Vietnam, et la prise de Phnom Penh (17 avril 1975) par les Khmers rouges, jusqu'à 1,3 million de personnes vont chercher refuge à l'étranger. S'ils vont très majoritairement (800.000) aux Etats Unis, le flux vers l'Europe ira principalement en France: près de 130.000 ressortissants de l'ancienne Indochine entrent légalement en France. De nombreux autres viendront sans le statut de réfugié mais tous, généralement, seront bien accueillis.


 

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