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Les enfants du village de Madaya, en Syrie, n'ont plus mangé depuis des semaines: "C'est un siège comme au Moyen-Age"

Les enfants du village de Madaya, en Syrie, n'ont plus mangé depuis des semaines: "C'est un siège comme au Moyen-Age"
 
 

Face à la pression internationale, le régime syrien a accepté jeudi que les aides de l'ONU puissent partir de Damas et traverser les zones sous son contrôle pour parvenir aux localités de Madaya, Foua et Kafraya, encerclées par les rebelles, et restées sans vivres depuis octobre dernier. "C'est un siège comme dans le Moyen-Age, observe Jan Egeland, secrétaire général du conseil norvégien pour les réfugiés. Les gens n'ont plus rien mangé depuis des mois".

Les images contenues dans le reportage ci-dessus peuvent heurter la sensibilité. Elles montrent les habitants du village de Madaya, en Syrie, touchés par la famine. Le docteur Khaled a filmé ces personnes. Il ne sait plus quoi faire pour sauver les 20.000 habitants de cette petite ville syrienne, coincée dans la montagne et totalement encerclée par des militaires du régime de Bachar el-Assad (le président syrien, ndlr). Les habitants n'ont plus rien à manger à part des feuilles, des chiens et des chats. "La situation est catastrophique, dit Khaled. Chaque jour, deux à trois personnes meurent de faim. Des centaines d'autres perdent connaissance".

Un petit garçon, très maigre, explique au médecin ne plus avoir mangé depuis 7 jours. "C'est vrai, je ne mens pas", répond le petit garçon.

"C'est un siège comme au Moyen-Age"

Face au tollé international, le gouvernement syrien a finalement donné son accord pour que l'ONU et la Croix-Rouge acheminent une aide alimentaire et sanitaire d'urgence. "C'est un siège comme dans le Moyen-Age, observe Jan Egeland, secrétaire général du conseil norvégien pour les réfugiés. Les gens n'ont plus rien mangé depuis des mois. L'ONU a reçu l'autorisation d'envoyer un convoi à Madaya, mais d'autres villages endurent cette tragédie".


Les chiffres sont alarmants

Le feu vert du régime syrien a été salué, mais les associations humanitaires ont toutes déploré que la situation sur place reste si dramatique. "C'est un premier pas dans la bonne direction", estime la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Jeudi, le régime de Bachar el-Assad a finalement accepté de laisser passer l'aide humanitaire dans certains villages de Syrie, frappé par la famine.

Environ 42.000 personnes seraient au bord de la famine à Madaya rapportait jeudi les Nations Unies qui affirment avoir reçu des "rapports crédibles sur des personnes mourant de faim et tuées en essayant de quitter la ville". Vendredi l'UNICEF, a alerté que la moitié des personnes menacées était des enfants, nécessitant "une assistance pour leur survie". L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) évoque pour sa part 23 décès liés à la famine dans le centre de santé qu'elle soutient depuis décembre, dont six bébés de moins d'un an.

Les responsables humanitaires sont indignés. Pour eux, il s'agit d'un nouveau crime imputable au régime syrien, rapporte notre journaliste Jean-Pierre Martin.


 

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