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L'attaque à Kaboul avait été "annoncée": voici d'où venait les informations et pourquoi le risque a subitement augmenté

L'attaque à Kaboul avait été "annoncée": voici d'où venait les informations et pourquoi le risque a subitement augmenté
© RTL INFO
 
 

Les autorités belges ont été mises au courant mercredi de menaces d'attentats. Ce sont ces informations qui ont justifié la fin précipitée des opérations d'évacuations belges à Kaboul. D'où proviennent ces renseignements? D'autres attentats sont-ils à craindre? Deux spécialistes s'expriment.

Mercredi soir, la Belgique met fin à son opération d’évacuation. Jeudi matin, conférence de presse. Le Premier ministre est clair. "Nous avons obtenu des informations parvenues de sources américaines, mais aussi d'autres pays, qu'il y avait une imminence d'attentat à la bombe suicidaire", déclare-t-il alors. Jeudi après-midi, c'est le bain de sang: un attentat à l'aéroport de Kaboul fait plusieurs dizaines de morts et de nombreux blessés.

Les services pakistanais, l'ISI, sont des services particulièrement bien organisés

De quelles informations disposait le gouvernement? Comment pouvait-il être si sûr qu’un attentat allait se produire? Pour un ancien responsable des renseignements belges que nous avons interrogé, la source des Américains était bonne et probablement pakistanaise. "Les services pakistanais, l'ISI, sont des services particulièrement bien organisés, très forts, et bien sûr bien implantés dans la région. Parce qu'il faut savoir qu'ils sont suspectés d'avoir des contacts directs avec certains mouvements islamistes terroristes. Donc je pense que dans ce cas-ci, le rapport vis-à-vis des grands services a été primordial", explique André Jacob, ancien commissaire divisionnaire à la Sûreté de l'Etat.

Une cible de choix

Les grands services, ce sont ceux des Américains, des Anglais, des Français… Des nations en train d’évacuer leurs ressortissants. Une cible de choix pour des terroristes. Et selon un autre spécialiste, même s’il n’y avait pas de certitude, le risque était énorme tant le contexte était propice à une attaque. "Avoir à disposition une telle masse civile, une soft target (ndlr: cible "faible/douce"), une présence militaire américaine, britannique et étrangère, et aussi une telle condensation de journalistes internationaux prêts à répercuter toute attaque aux quatre coins du globe… ce qui s'est produit", indique Didier Leroy, chercheur à l'Institut royal supérieur de défense.

C'est là l'essence même de l'outil, de la méthode terroriste

Les services de renseignements militaires ont prévenu: cela fait plusieurs jours qu’une attaque était évoquée. Mais pourquoi le risque était-il devenu subitement plus important? "Au plus on avance dans le temps, au plus il y a de journalistes sur place, et donc au plus l'attaque menée va fonctionner à travers cette caisse de résonnance accrue. C'est là l'essence même de l'outil, de la méthode terroriste, c'est de faire beaucoup de bruit avec, quelque part, peu de moyens", analyse Didier Leroy.

Chercher une caisse de résonnance médiatique qui sera d’autant plus grande maintenant: le risque d’un nouvel attentat s’est dès lors aussi accru.


 

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