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L'accueil des migrants en Europe toujours plus compliqué, attaques déjouées en Allemagne

 
 

Des incendies criminels de foyers de migrants ont été déjoués par la police allemande, signe d’une hostilité croissante envers les réfugiés toujours plus nombreux à arriver en Europe via la Slovénie et les Balkans qui peinent à faire face.

Treize personnes, soupçonnées d'appartenance à la mouvance extrême droite, ont été interpellées mercredi à Bamberg, dans le sud de l'Allemagne où elles sont suspectées d'avoir planifié des attaques contre des foyers de demandeurs d'asile, selon la justice allemande.

Ces derniers jours, le gouvernement allemand avait mis en garde contre le risque croissant d'actes de violences contre les migrants qui affluent par centaines de milliers dans le pays et suscitent le mécontentement d'une partie de l'opinion.

Une forte augmentation des délits à l'encontre des foyers de réfugiés en Allemagne, signalée par la police allemande, allant des "dégradations de matériel" au "délit de propagande", atteste des résistances grandissantes à la politique d'accueil prônée le gouvernement d'Angela Merkel.

Samedi, une responsable de la ville de Cologne pour les réfugiés et candidate à la mairie avait été grièvement blessée au couteau par un homme proche de l'extrême droite. Toujours hospitalisée, elle avait été élue maire dimanche.

Jeudi une école suédoise, fréquentée par des jeunes issus de l'immigration à Trollhättan, a été prise pour cible par un jeune sympathisant de l'extrême droite qui a tué au sabre un enseignant et un élève. L'agresseur a été blessé mortellement par la police suédoise.

Tout au long de leur périple vers l'Europe occidentale, les obstacles se multiplient pour les migrants et réfugiés qui fuient les zones de guerre et la précarité économique: de nouvelles attaques contre les passagers des embarcations de fortune reliant la Turquie aux îles grecques ont été rapportées jeudi par l'organisation humanitaire Human Rights Watch.

Moins soumise à la pression migratoire que les Balkans mais tenante d'une ligne de fermeté, la République Tchèque a été tancée par l'ONU pour la détention "systématique" de migrants dans "des conditions dégradantes".

En visite en Slovénie, nouvel épicentre du transit des migrants, le commissaire européen aux Migrations Dimitris Avramopoulos a rappelé que tous les pays avaient le "devoir de protéger et accueillir ceux qui ont désespérément besoin d'aide".

Il a également assuré Ljubljana de l'assistance "technique et financière" de l'UE pour le passage sur ce territoire de deux millions d'habitants des migrants y affluant depuis que la Hongrie a fermé une deuxième frontière, avec la Croatie, il y a une semaine.

- Longues colonnes de migrants -

Selon Ljubljana il lui faudrait 140 millions d'euros sur six mois pour gérer la situation. La Grèce, où un demi million de migrants sont arrivés depuis janvier, a réclamé à l'UE un supplément d'au moins 330 millions d'euros en 2016.

En cinq jours, la Slovénie a dénombré quelque 38.000 arrivées de migrants, dont 12.676 uniquement mercredi, un record dépassant ceux de la Hongrie en septembre.

Un mini-sommet, dimanche à Bruxelles, des dirigeants de huit pays de l'UE (Autriche, Bulgarie, Croatie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Roumanie, Slovénie) ainsi que de Macédoine et Serbie, aura pour but de "coordonner" l'action de tous ces pays sur la route d'une crise migratoire sans précédent.

Les Slovènes déplorent notamment le manque de collaboration de leurs voisins croates.

Le pays accueille les migrants dans des centres de transit surpeuplés avant de les acheminer vers l'Autriche. Une dispute entre deux migrants a fait un blessé à l'arme blanche jeudi.

A Dobova, près de la frontière entre Croatie et Slovénie, sur une route de campagne une longue colonne de milliers d'hommes, de femmes, d'enfants est escortée d'un pays vers l'autre par un impressionnant dispositif des forces de l'ordre. Des policiers à cheval ouvrent la marche.

L'UE, confrontée à la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tente d'accélérer le renvoi des migrants économiques vers leur pays d'origine, de "relocaliser" les réfugiés entre les Etats membres et de freiner les départs depuis la Turquie.

Mais ces processus se mettent en place laborieusement et les Européens affichent des positions divergentes. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a mis en garde contre "une Europe qui se +nombrilise+, (...) qui se ferme aux espoirs et à l'attente des autres".

La Suède a annoncé jeudi attendre jusqu'à 190.000 réfugiés cette année, un afflux record qui met les structures d'accueil du royaume scandinave "aux limites de ses capacités".

Et la Turquie dit se préparer à un nouvel afflux de réfugiés à sa frontière avec la Syrie après l'offensive menée dans le nord par les forces du régime de Bachar al-Assad appuyées par l'aviation russe.


 

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