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Des évêques français, qui accueillent déjà des réfugiés, saluent l'appel "réaliste" du pape

 
 

Après l'appel du pape François à accueillir une famille de réfugiés dans chaque paroisse d'Europe, des diocèses français, qui assurent ne pas avoir attendu pour recevoir des migrants, saluent cette "mobilisation générale" mais soulignent la nécessité d'accompagner les initiatives.

"C'est une très bonne idée parce qu'elle est humble, réaliste et très réconfortante", s'est enthousiasmé l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin. Pour lui, "on ne peut pas ne rien faire et on ne sait pas quoi faire... Une famille dans chaque paroisse, ça on peut".

"On va réussir un truc sobre mais digne", assure-t-il à l'AFP, affirmant avoir demandé à ses paroisses "de faire ce que le pape a demandé".

L'appel lancé dimanche au Vatican, "c'est un encouragement à continuer ce que l'on fait et une invitation à ne pas rester sur le registre des principes devant un drame humain", réagit aussi le père Bruno-Marie Duffé, initiateur de la Coordination urgence migrants pour le diocèse de Lyon, qui estime à une centaine les familles accueillies depuis trois ans dans sa zone.

"Le principe, c'est une communauté paroissiale/une équipe/une famille. Et la question, c'est: +êtes-vous prêts à accueillir une famille de migrants en constituant une équipe aux compétences complémentaires (sociales, juridiques, etc.)?+", poursuit le prêtre. Se constituent alors "de petits noyaux, parfois d'une vingtaine de personnes", qui se consacrent à l'accueil des réfugiés. Car le plus important, c'est que ce "devoir d'hospitalité reste vivable, ne soit pas trop lourd".

- "Honte" -

Ne pas faire peser la responsabilité sur un seul foyer, c'est également l'idée défendue par l'évêque de Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet: "Mettre une famille irakienne dans une famille française et ne rien faire d'autre, c'est mettre le poids sur une seule famille, ça ne sert à rien. Il faut que la famille réfugiée trouve son autonomie, du travail, qu'elle s'intègre".

L'an passé, son diocèse a aidé une cinquantaine de réfugiés, cherché des familles d'accueil, s'est mis en contact avec les mairies, les chefs d'entreprise pour leur trouver du travail, faciliter certaines prestations, comme la scolarisation des enfants ou l'apprentissage du français.

Et pour le financement? "Un loto par ci, un concert par là, des quêtes aussi, il fallait qu'on puisse recevoir des dons, mais pas dans une structure de l'Église, donc on a créé une association loi de 1901, avec le soutien du diocèse", détaille-t-il.

"Le pape d'une certaine manière rejoint l'appel que j'ai moi-même lancé dans mon diocèse, que j'ai intitulé +j'ai honte!+", a affirmé à l'AFP Mgr Jean-Michel di Falco, saluant la "mobilisation générale" lancée par François.

Dans ce texte publié jeudi, l'évêque de Gap et d'Embrun appelait les chrétiens à se "réveiller" après la mort du petit Syrien Aylan, disant avoir "honte" de la France "qui à plus de 50% de la population refuse l'accueil des exilés" et "honte des chrétiens prompts à descendre dans la rue pour d'autres causes mais qui semblent ignorer cette tragédie".

L'évêque, qui dit avoir "déjà accueilli une famille ici, dans un appartement qui nous appartient", a prévenu "le préfet qu'on pouvait se préparer à en accueillir d'autres" et a "demandé aux chefs d'établissement catholiques d'accueillir les enfants des familles qui arriveraient dans le diocèse".

Vendredi, la Conférence des évêques de France (CEF) avait aussi appelé "tous les catholiques et hommes de bonne volonté à apporter leur soutien et à ouvrir leur cœur vers leurs frères" migrants, tandis que l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, lançait: "On ne demande pas à chaque chrétien d'accueillir tous les réfugiés, on lui demande d'accueillir qui il peut accueillir et de faire ce qu'il peut faire".


 

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