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Coronavirus - BILAN MONDIAL: une France du déconfinement coupée en deux, l'Allemagne rouvre presque tout

Coronavirus - BILAN MONDIAL: une France du déconfinement coupée en deux, l'Allemagne rouvre presque tout
(c) AFP
 
CORONAVIRUS
 

A ce jour, la pandémie causée par le nouveau coronavirus a tué 263.573 personnes dans le monde, dont plus de 150.000 personnes en Europe: les trois quarts au Royaume-Uni (30.076), en Italie (29.684), en Espagne (26.070) et en France (25.809), selon un dernier bilan établi jeudi par l’AFP à partir de sources officielles, et très vraisemblablement sous-estimé.

Après plusieurs pays européens, la France se prépare à son tour à un déconfinement prudent, à compter de lundi mais avec de strictes restrictions dans et autour de Paris, toujours une "zone rouge" de l'épidémie du nouveau coronavirus, dont les effets dévastateurs sur les économies s'accumulent à l'échelle planétaire. "La levée progressive du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai", au vu de la situation sanitaire, a confirmé jeudi le Premier ministre français Edouard Philippe en présentant le plan du gouvernement.

Zone rouge et zone verte

Comptant près de 26.000 morts du Covid-19, la France est néanmoins "coupée en deux" entre départements "verts" et "rouges", où la circulation du virus est plus active, avec une plus grande pression sur le système hospitalier.

Dans cette zone "rouge", qui inclue toute l'agglomération parisienne et la partie nord-est du territoire français, de nombreuses restrictions resteront en vigueur: pas d'ouverture des collèges -une question très controversée ces derniers jours-, ni des parcs et jardins, strictes mesures de distanciation dans les transports notamment.

La France "est prête pour tester massivement", à raison de 700.000 tests par semaine, les personnes présentant des symptômes du coronavirus ou suspectes de l'avoir attrapé, a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran. L'incapacité des autorités à mener ces mêmes tests, ainsi que le manque de masques, avaient alimenté ces derniers semaines les critiques contre l'exécutif.

Les frontières du pays restent pour le moment fermées, et il n'y aura pas de quatorzaine instaurée pour les voyageurs en provenance de l'espace Schengen.

L'Hexagone, deuxième économie européenne, emboîte ainsi le pas aux principaux pays d'Europe déjà engagés dans le déconfinement, avec l'Allemagne en tête de gondole.

ALLEMAGNE: on rouvre tout

Fort de chiffres d'infection "très satisfaisants", Berlin a décidé mercredi de lever la quasi-totalité des restrictions imposées depuis la mi-mars. Symbole de cette réouverture, la Bundesliga, interrompue il y a deux mois alors que le coronavirus mettait le sport international au repos forcé, reprendra dès la mi-mai à huis-clos.

Exceptions notables: la fermeture des frontières et l'interdiction des grandes manifestations sportives, festives ou culturelles avec du public.

RESTE DE L'EUROPE

En Espagne, la vie reprend peu à peu mais la plus grande vigilance reste de mise. Un déconfinement "précipité" serait une "erreur absolue, totale et impardonnable", a mis en garde le Premier ministre Pedro Sanchez.

L'Italie, très durement touchée et elle aussi engagée dans un prudent déconfinement, va tester sérologiquement 150.000 habitants de la région de Rome.

L'Eglise et le gouvernement italiens ont par ailleurs signé un accord pour permettre aux catholiques de renouer avec leurs églises à partir du 18 mai: les fidèles pourront de nouveau assister à la messe et aux autres cérémonies religieuses (comme les baptêmes, les mariages et les funérailles), mais à condition d'avoir un masque de protection, d'être bien espacés et de se passer d'eau bénite.

Au Royaume-Uni, le confinement doit être prolongé jeudi mais le premier ministre Boris Johnson, lui même rescapé du Covid-19, doit annoncer dimanche l'assouplissement de certaines restrictions.

Le carnaval du quartier de Notting Hill à Londres, connu pour ses costumes multicolores et danses endiablées, et qui rassemble chaque année des centaines de milliers de personnes fin août, a été annulé.

La Suède, qui a pris des mesures plus souples que la plupart des autres pays européens, a officiellement dépassé le seuil des 3.000 morts. Selon les autorités sanitaires, le pays a "réussi jusqu'à présent à maintenir la maladie sous la seuil de ce que les services de santé peuvent gérer".

En Grèce, l'Acropole d'Athènes, monument phare de l'Antiquité attirant chaque année des millions de visiteurs, rouvrira le 18 mai avant la réouverture des musées le 15 juin, ainsi que tous les sites archéologiques du pays, mais avec des mesures de distanciation.

La ville de Moscou a annoncé jeudi le port obligatoire du masque dans les transports, et une prolongation de son confinement jusqu'au 31 mai, alors que la Russie, longtemps épargnée, connaît une forte hausse du nombre de cas détectés.

Au plan économique, les nouvelles désastreuses continuent: comme beaucoup d'autres puissances, le Royaume-Uni voit son économie se contracter dans des proportions inouïes, avec une récession de 14% prévue cette année par la Banque d'Angleterre.

AILLEURS DANS LE MONDE

Aux Etats-Unis, pays aujourd'hui le plus touché avec plus de 73.000 morts, plus de 3,1 millions de nouveaux chômeurs ont été dénombrés en une semaine, portant le total à 33,5 millions depuis le début de cette pandémie.

"C'est pire que Pearl Harbor", a estimé mercredi soir Donald Trump, renouvelant au passage ses accusations contre la Chine, coupable notamment, selon le président américain, de n'avoir pas su maitriser l'épidémie née sur son sol fin 2019.

Toutefois, "les effets les plus dévastateurs et déstabilisateurs se feront sentir dans les pays les plus pauvres", a rappelé jeudi l'ONU, qui veut lever 4,7 milliards de dollars pour "protéger des millions de vies".

"Si nous n'agissons pas maintenant, nous devons nous préparer à une augmentation significative des conflits, de la faim et de la pauvreté. Le spectre de multiples famines se profile", a mis en garde un haut responsable, Mark Lowcock.

Au Brésil, où le coronavirus a tué plus de 8.000 personnes, la mortalité est particulièrement élevée chez les plus défavorisés, notamment dans la population noire. "La pandémie ne fait que creuser les inégalités historiques héritées de l'esclavage", estime Emanuelle Goes, de l'institut Fiocruz de Rio de Janeiro.

Après les USA, le Japon est devenu le deuxième pays à autoriser le médicament américain remdesivir pour traiter des patients atteints par le Covid-19. Ce médicament, qui aide au rétablissement des malades, à défaut de faire baisser la mortalité, avait obtenu la semaine dernière une autorisation en urgence de l'agence américaine du médicament (FDA).

Pour le pape cubain du polar, Leonardo Padura, la pandémie doit "enseigner un petit peu plus de modestie" à l'homme. "Nous sommes le coronavirus du monde. Et le coronavirus mondial (le Covid-19, ndlr) nous fait payer pour ce que nous avons fait au monde".


 

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