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Aux Etats-Unis, des strip-teaseuses obtiennent un véritable droit du travail

Aux Etats-Unis, des strip-teaseuses obtiennent un véritable droit du travail
Une strip-teaseuse dans un club de la Nouvelle-Orléans en 2005MENAHEM KAHANA
 
 

Les strip-teaseuses de l'Etat de Washington, au nord-ouest des Etats-Unis, sont désormais protégées par un véritable droit du travail, grâce à une loi fixant un cadre précis pour l'exercice de leur métier.

Promulgué lundi, ce texte s'applique aux clubs dans lesquels travaillent l'immense majorité des effeuilleuses et représente une avancée majeure pour une profession très peu réglementée.

Il requiert que les employés des établissements soient formés à la prévention du harcèlement sexuel, à la dénonciation de la traite des êtres humains, à la gestion des conflits ainsi qu'à l'administration des premiers secours.

"Les strip-teaseuses sont des travailleuses et elles devraient bénéficier des mêmes droits et protections que toute autre main-d'œuvre", a estimé dans un communiqué Rebecca Saldana, la parlementaire locale du Parti démocrate à l'origine du projet de loi.

Cette charte des droits impose également la présence d'agents de sécurité dans les clubs, l'installation de codes dans les vestiaires et de boutons d'alertes dans les endroits où les travailleuses peuvent se retrouver seules avec des clients.

Le texte prévoit enfin de plafonner les frais que les strip-teaseuses, souvent traitées comme des auto-entrepreneuses, doivent payer pour l'utilisation du club.

Pour financer la mise en place de ce nouveau cadre, l'Etat de Washington va autoriser les clubs à vendre de l'alcool, ce qui leur était interdit jusqu'ici.

Cette nouvelle loi s'inscrit dans un mouvement plus général aux Etats-Unis, pour faire reconnaître les droits des strip-teaseuses.

L'an dernier, les travailleuses d'un bar de Los Angeles (Californie) et celles d'un établissement de Portland (Oregon) ont obtenu le droit de se syndiquer.

Ces progrès permettent d'encadrer une profession souvent assimilée à une jungle, où les abus sont courants: les rémunérations des travailleuses ne sont pas toujours versée correctement, et leur santé et leur sécurité est parfois mise à mal.

"Il est essentiel que nous nous attaquions à la stigmatisation qui entoure le divertissement pour adultes et que nous reconnaissions l'humanité de ceux qui travaillent dans ce secteur", a ajouté Mme Saldana.


 

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