En ce moment
 
 

A La Panne, sur la côte belge, des contrôles policiers mais peu de migrants

 
 

Dans la localité frontalière de La Panne, le long de la pittoresque côte de la Mer du Nord, la police belge procède au contrôle systématique des véhicules venant de France, par peur d'une arrivée massive de migrants quittant la "Jungle" de Calais.

Le flux est réduit: "Pour l'instant, en 24 heures, on a évité que 80 personnes, majoritairement des Afghans, ne rentrent en Belgique", a expliqué lors d'une conférence de presse un porte-parole de la police fédérale, Peter Dewaele.

"Il y a aussi eu 25 personnes --des Syriens, des Iraniens et des Afghans-- interceptées sur le territoire belge. Après avoir été examinées par l'Office des Etrangers, elles ont été reconduites à la frontière française immédiatement", a-t-il précisé.

Quelque 300 policiers, un hélicoptère et la police montée étaient mobilisés mercredi pour contrôler trois points de passage sur le territoire de La Panne, ainsi que les dunes et le bord de mer, par où les migrants peuvent passer.

La France veut démanteler une partie de la "Jungle", vaste bidonville de milliers de migrants situé tout près de l'entrée française du tunnel sous la Manche. Cette évacuation est actuellement en suspens, dans l'attente d'une décision de justice, mais pourrait susciter un afflux vers la Belgique.

- Objectif Royaume-Uni -

Les migrants cherchent à rejoindre la côte belge, lieu de villégiature balnéaire, et en particulier le port de Zeebruges d'où ils espèrent monter dans des camions à destination du Royaume-Uni.

Ils tentent de faire le voyage de quelques dizaines de kilomètres "à bord de voitures de passeurs" ou en empruntant les transports en commun (train, bus ou tram), selon le chef de corps de la police de la zone "Côte-Ouest", Nicholas Paelinck.

Mardi, la Belgique avait annoncé le rétablissement provisoire de contrôles à sa frontière avec la France afin de prévenir tout afflux de migrants de Calais.

"On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen" --les règles de l'espace de libre-circulation--, avait expliqué le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon.

Sur la "Duinkerkekeiweg", la route nationale reliant la ville française de Dunkerque, à une dizaine de kilomètres plus à l'ouest, à la Belgique, deux fourgonnettes de la police ont pris place depuis le début de la journée de part et d'autre de la route, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Trois policiers arrêtent les véhicules, voitures et camions, et inspectent rapidement le coffre, avant de les laisser repartir vers la Belgique.

Un petit kilomètre plus loin, sur une autre route, le même scénario se répète. Deux policières à cheval font des aller-retours entre les deux points de contrôle.

- 'Pas de camps de tentes' -

"C'est plus pour rassurer les gens qu'autre chose. Les migrants qui veulent passer, on ne les empêchera pas", constate Dominique, dit "Bouba", un artisan en salle-de-bains de 55 ans originaire du Touquet (France), venu "manger un bout et acheter du tabac" en Belgique.

"On veut éviter à tout prix des camps de tentes +à la Calais+ en Belgique. C'est une question de maintien de l'ordre", a argué M. Jambon, qui veut éviter tout impact économique à la Côte et au port de Zeebruges", où les contrôles sont également renforcés.

Il a aussi mis en avant le fait que "la saison touristique va bientôt commencer" pour justifier la mesure.

L'opération durera "aussi longtemps qu'il le faudra", a répété mercredi le porte-parole de la police fédérale.

En janvier 2015, "133 sans papiers avaient été interceptés" dans la région côtière. Un an plus tard, leur nombre est passé à 950, a-t-il précisé.

"Nous voyons de plus en plus de gens avec des sacs à dos. C'est le signe qu'ils ne comptent pas retourner en France", s'inquiète M. Dewaele.


 

Vos commentaires