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90 secondes pour comprendre: pourquoi autant de discours contradictoires sur les frappes russes en Syrie ?

90 secondes pour comprendre: pourquoi autant de discours contradictoires sur les frappes russes en Syrie ?
 
 

Pourquoi autant de discours contradictoires s’affrontent depuis le début des frappes russes en Syrie ? Partons de cette déclaration de Vladimir Poutine: "Je suis prêt à la guerre de l’information". Le président russe réagissait ainsi aux accusations de meurtre de civils formulées par l’opposition syrienne en exil après les premières frappes de l’avion russe.

Autre déclaration-choc. Américaine cette fois. "Je peux absolument confirmer que ces frappes visaient l’Armée syrienne libre ou des groupes qui ont été armés et entraînés par la CIA". Déclaration de John McCain, sénateur américain, hier matin sur la chaîne de télévision CNN. Riposte du Kremlin qui dit ne faire aucune distinction entre les différents groupes terroristes.

Et c’est là que se trouve toute la complexité du débat. C’est que sur le terrain on retrouve toute une série de groupes avec des intérêts différents. La coalition internationale formée par les Européens, les Américains et les Pays Arabes font la distinction entre les groupes terroristes Etat islamique ou le Front al-Nusra, la branche d’Al-Qaeda en Syrie, et les rebelles modérés qu’ils soutiennent.

Or les premières cibles russes ont été frappées dans la région de Homs où des membres du groupe terroriste Etat islamique sont présents, mais pas majoritaires. Par contre, on y retrouve aussi tous les autres groupes. Donc les Russes peuvent très bien prétendre frapper Al-Qaeda, pendant que de l’autre côté les Occidentaux peuvent accuser les Russes d’en profiter pour cibler l’armée syrienne libre.

La guerre de l’information sert aussi à cacher les intérêts propres de chacun : le maintien du régime Al-Assad pour la Russie, le départ du président syrien pour la coalition internationale…. Mais au sein de cette même coalition, certains ont d’autres intérêts encore.

C’est le cas de la Turquie ou l’Arabie Saoudite, par exemple, qui défendent leurs intérêts régionaux. Pour l’Arabie Saoudite, Daesh est un problème, mais l’Iran en est un plus grand. Pour la Turquie, Daesh est un problème, mais les Kurdes en sont un plus grand aussi.

On doit donc s’attendre à la poursuite de ces joutes verbales… Les différents camps se féliciteront de frapper le groupe terroriste Etat islamique, puis accuseront l’autre de le faire sous de faux prétextes ou avec un agenda caché.


 

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