Le 19 octobre dernier, une pensionnaire d'une maison de retraite de Normandie est décédée après avoir bu du détergent. Livrée à elle-même, l'octogénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer s'est introduite dans un local technique normalement fermé à clé, raconte le Parisien.
Plusieurs semaines après l'accident, la famille reste déconcertée par les événements qui ont mené au décès de Brigitte Guimont. À 82 ans, cette femme atteinte de la maladie d'Alzheimer avait rejoint à la fin du mois d'août une maison de retraite de Normandie.
Deux mois plus tard, l'octogénaire a commis l'irréparable en ingurgitant 200 ml de détergent industriel. Placée dans un coma artificiel, elle est finalement décédée quatre jours après l'incident. Auprès du journal Le Parisien, sa famille dénonce des manquements de la part de l'établissement.
Selon ses proches, l'octogénaire a été livrée à elle-même et s'est introduite dans un local technique réservé au personnel. Ce local est censé rester fermé à clé, rapporte le Parisien. Elle y a trouvé deux verres remplis d'un déboucheur pour canalisations, préparés sur un chariot de ménage relate Magali, la fille de la victime.
Des défaillances dans le fonctionnement de l'établissement
La famille a décidé de déposer plainte pour "homicide involontaire par manquement à une obligation de sécurité". Cette décision a notamment été motivée par les informations données par le directeur de l'établissement. Si ce dernier n'a pas souhaité répondre aux questions du Parisien, il a toutefois mentionné des éléments troublants auprès du fils de Brigitte Guimont.
Au moment où l'octogénaire s'est introduit dans le local où elle a trouvé le détergent, une seule des deux soignantes était présente pour gérer l'unité. La seconde étant occupée par une réunion. De plus, le directeur de l'établissement a confié que le local technique réservé au personnel était laissé ouvert à cause d'un nombre insuffisant de clés.
Face à ses éléments, Magali, la fille de Brigitte s'indigne dans des propos relayés par Le Parisien : "Une clé coûte combien ? Cinquante euros au maximum ? La vie de ma mère valait-elle moins de 50 euros ?"
Un autre pensionnaire avait déjà pénétré dans le local
Pour l'avocate de la famille, Maître Caroline Lehembre, "le fonctionnement de cet établissement présente clairement des défaillances." Dans ses confidences, le directeur de l'établissement aurait également évoqué l'intrusion dans le même local d'un autre pensionnaire deux semaines plus tôt, sans qu'aucune mesure ne soit prise.
Une enquête préliminaire a été confiée à la Direction départementale de la sécurité publique.
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