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Sébastien, Natalia, Bruno, Didi... Ces héros des attentats de Paris

Sébastien, Natalia, Bruno, Didi... Ces héros des attentats de Paris
 
 

Ils ont affronté les balles, caché quelqu'un, tendu la main pour tenter de sauver des vies lors des attentats de vendredi. Voici quelques-unes des histoires de ces spectateurs, riverains, restaurateurs ou vigiles qui se sont distingués par leur bravoure et leur humanité.


Les vigiles du Bataclan

Ils étaient six le soir du drame, sous la houlette de "Didi", un Algérien de 35 ans qui s'est confié au Monde en demandant à rester anonyme.

Posté à l'entrée, il se précipite dans la salle dès les premiers coups de feu en criant "Vite, vite, entrez, ça tire". L'un des vigiles ouvre une porte de secours à l'étage. Didi dirige une première vague de spectateurs vers l'issue de secours des toilettes puis retourne dans la salle pour tenter d'ouvrir celle de la loge. Trop tard, les assaillants ont déjà commencé à tirer. "Je devais être le seul dans la foule à connaître la sortie de secours. Il fallait que je montre le chemin", raconte-t-il. A la première recharge, il se lève et se dirige vers une sortie.

Selon Didi, les vigiles Herman et Steve sont sortis par l'issue de secours de la loge et ont fait le tour du Bataclan pour aider JP à secourir les premiers blessés. Noumouké est allé à l'étage avec le régisseur et a fait monter des spectateurs par le toit. Laurent s'est réfugié dans la loge avec des blessés.


Tué en protégeant sa femme

Richard Rammant, 53 ans, a sauvé son épouse Marie-Do, en se couchant sur elle pendant l'assaut au Bataclan. Ce fan de rock et de motos Harley-Davidson a reçu plusieurs balles mortelles.


"On m'a donné un pull de policier et un sifflet"

Raphaël Bermond, 34 ans, légèrement blessé au bras au Bataclan, est parvenu à sortir de la salle de concert quelques minutes après l'attaque. "J'ai atterri rue des Filles-du-Calvaire. Un homme tenait dans ses bras une femme touchée au ventre. J'ai appelé un taxi. Puis je suis allé prévenir les restaurants qu'il y avait une attaque, bien que certains restaient incrédules", a-t-il raconté à l'AFP.  

Le jeune homme, qui travaille dans les ressources humaines à la ville de Lyon, se porte ensuite vers les blessés qui se trouvent dans la rue, "pour essayer de les calmer". Les forces de l'ordre l'invitent ensuite à faire la circulation: "Ils m'ont donné un pull de policier et un sifflet. J'avais beaucoup d'adrénaline, trois amis étaient encore à l'intérieur, il fallait que je fasse quelque chose".

Il accompagnera une jeune femme de la Protection civile, à pied, chez elle, pour qu'elle aille chercher sa tenue.


Le twittos derrière #PorteOuverte

Au plus fort des attaques des kamikazes, des dizaines d'utilisateurs de Twitter proposent spontanément d'accueillir quiconque en a besoin. Sylvain Lapoix, journaliste indépendant, lance le mot-dièse #PorteOuverte. "Je ne suis pas secouriste, flic, pompier, j'étais inutile. Alors j'ai essayé de donner des conseils d'usage du réseau", explique-t-il. En quelques heures, #PorteOuverte est repris plus de 300.000 fois.


Voisins, restaurateur: ils ont ouvert leur porte

Plusieurs riverains ont spontanément accueilli des blessés ou des personnes fuyant les tirs, à l'instar de la famille Vuibert. Dans leur salon transformé en un campement de fortune, 10 personnes "ensanglantées" se réfugient, a raconté à Metronews Aurélie Vuibert. L'époux de sa voisine, médecin, apporte les premiers soins à un Irlandais blessé au pied. Les secours tardant à venir, son mari l'emmène en voiture à l'hôpital.

Journaliste au Monde, Daniel Psenny a d'abord filmé des personnes fuyant le Bataclan avant de descendre pour leur porter assistance. C'est en recueillant un jeune Américain blessé qu'il reçoit une balle dans le bras. Dans son journal, il témoigne: "On a appelé les pompiers mais ils ne pouvaient pas nous évacuer. J'ai appelé une copine médecin qui m'a expliqué comment me faire un garrot avec ma chemise. Et on est resté coincé jusqu'à ce que l'assaut soit donné et que le Raid vienne nous chercher".

Le chef Rodolphe Paquin, 46 ans, patron du Repaire de Cartouche, derrière le Bataclan, a poussé les tables de son restaurant pour le transformer en hôpital de campagne. Il était en cuisine quand il a vu tout à coup les spectateurs fuyant la salle de concert affluer dans son établissement. Des gens choqués, blessés. "On a servi un peu d'eau, donné quelques serviettes à des gens qui saignaient", avant que les pompiers n'évacuent les plus sérieusement touchés. Vers 2H30, ils sont encore une quarantaine dans le restaurant quand ils reçoivent l'autorisation de quitter les lieux. "Ce qui s'est passé ici, c'est ce qui s'est passé dans tous les bistrots du quartier. On a juste donné un petit coup de main aux pompiers, qui ont eu énormément de boulot, et que je respecte beaucoup".


Les concierges répondent à l'appel

Natalia et Gabriel, concierges depuis 15 ans rue Oberkampf, tout près du Bataclan, ont été sollicités par les pompiers pour accueillir blessés et spectateurs fuyant le Bataclan. Les victimes, en état de choc, sont placées dans la loge, la cour est pleine. Des secouristes du Samu et un couple de chirurgiens habitant dans l'immeuble mènent quatre "opérations chirurgicales". "D'habitude je suis un peu trouillarde mais je préférais faire ce que je pouvais pour que les gens ne meurent pas dans ma cour", confie Natalia à l'AFP. Trois personnes décèdent malgré tout. Quand la tension retombe, après 2H00 du matin, les concierges nettoient tout, le sang, les seringues, les écharpes et manteaux laissés par des victimes. Au matin, certains résidents, couchés tôt la veille, ne se rendent compte de rien.

José et Manuela, concierges d'un autre immeuble à proximité, se sont pour leur part occupés d'une centaine de rescapés dans leur cour, réquisitionnée par les forces de l'ordre. "J'ai donné tout ce que j'avais pour essayer de les réconforter et de les réchauffer", raconte l'homme au Parisien.


Sébastien a sauvé une femme enceinte

Au milieu des balles au Bataclan, Sébastien s'échappe par les escaliers menant aux balcons. A l'étage, une femme, enceinte, est suspendue au rebord d'une fenêtre, les jambes dans le vide, raconte-t-il à La Provence. Il l'aide à remonter.


Après l'avoir sauvée, il se cache. Pas assez bien. "J'ai senti le canon d'une kalachnikov contre ma jambe. Un des terroristes m'a dit: 'Descends de là!'" Les assaillants le retiennent en otage avec une quinzaine d'autres personnes, l'obligent à brûler un billet de 50 euros, lui ont demandé de faire le guet. Il sera libéré par le Raid. La femme qu'il a sauvée est parvenue grâce aux réseaux sociaux à le retrouver pour le remercier.


Bruno, celui qui caché Edith sous un fauteuil du Bataclan

"Un homme a sauvé la vie de ma femme hier au Bataclan en la cachant sous des fauteuils et en la protégeant de son corps. Il s'en est tiré. Il ne la connaissait pas. Il s'appelle Bruno et nous aimerions le remercier", avait écrit Clément, graphiste, samedi après-midi, sur son compte Facebook. Grâce aux réseaux sociaux, sur lesquels le message a été partagé des milliers de fois, Edith a retrouvé son protecteur. "Il ne nous reste plus qu'à aller boire des coups ensemble", a annoncé Clément.


La main de Mickaël

Mathilde, attablée à La Belle équipe, a été blessée par balles. Mickaël, qui travaille à l'Opéra de Paris, lui a tenu la main et l'a veillée jusqu'à l'arrivée des secours. Grâce à Twitter et à Facebook, notamment via un message de l'une de ses amies, la jeune femme a retrouvé le lendemain l'homme qui l'a aidée.


Un commissaire de la BAC et son chauffeur

En pleine prise d'otages, les deux hommes sont les premiers à pénétrer au Bataclan et découvrir la scène d'horreur. Vêtu de son gilet pare-balles et muni d'une arme de poing, le policier ouvre le feu et tue l'un des jihadistes. Les deux autres sont à l'étage.

Ils ressortent de la salle, avant l'arrivée des équipes spécialisées. "Ils ne pouvaient pas rester en s'exposant davantage. Le risque était qu'ils soient malheureusement victimes en n'étant pas plus efficaces", a expliqué Céline Berthon, secrétaire générale adjointe du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).


 

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