Audrey Mondjehi, condamné à 30 ans de réclusion criminelle jeudi pour avoir aidé le jihadiste auteur de l'attentat en 2018 du marché de Noël de Strasbourg, dans l'est de la France, va faire appel de sa condamnation, a indiqué vendredi son avocat.
"La décision a été prise, appel sera interjeté", a annoncé à l'AFP Me Michaël Wacquez, confirmant une information du quotidien régional Dernières Nouvelles d'Alsace. "La condamnation pour association de malfaiteurs repose sur des motifs, à notre sens, erronés."
L'attentat avait fait cinq morts et onze blessés en décembre 2018. Son auteur, le jihadiste Chérif Chekatt, avait été abattu par la police au terme de 48 heures de traque.
Audrey Mondjehi, un Ivoirien de 42 ans, accusé d'avoir joué un rôle essentiel pour lui fournir son arme, a été reconnu jeudi soir coupable d'association de malfaiteurs terroristes.
Il a en revanche été acquitté du chef de "complicité" d'assassinats et de tentative d'assassinats terroristes, car, s'il "savait que le projet criminel de Chérif Chekatt était en cours d'élaboration", il "en ignorait les modalités précises", a estimé la cour.
La sévérité de sa peine s'explique par sa "très grande proximité" avec l'assaillant, dont il connaissait la "radicalisation violente", avait déclaré jeudi la présidente de la cour d'assises de Paris.
"La cour d'assises considère que les liens" entre les deux hommes "entraînait inéluctablement une connaissance par Audrey Mondjehi de l'état de radicalité de Chérif Chekatt et de son appartenance au groupe Etat islamique, ce que nous contestons", a déclaré son avocat.
Me Wacquez a également souligné que la cour avait prononcé la peine requise par le parquet national antiterroriste (Pnat), soit 30 ans de réclusion assortis d'une période de sûreté des deux tiers, en dépit de l'abandon des chefs de "complicité" d'assassinats terroristes.
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