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Attaque de Nice: l'auteur est-il ou non lié à l'islamisme radical? Deux réponses différentes

Attaque de Nice: l'auteur est-il ou non lié à l'islamisme radical? Deux réponses différentes
 
 

D'un côté, le Premier ministre dit que l'homme qui a foncé sur la foule avec un camion sur la Promenade des Anglais à Nice, faisant au moins 84 morts et plus de 200 blessés, est "sans doute lié à l'islamisme radical". De l'autre, le ministre de l'Intérieur affirme qu'il n'est pas en mesure de dire que l'auteur est lié à cette mouvance.

L'auteur de l'attentat de Nice, qui a fait 84 morts, est un "terroriste", "sans doute lié à l'islamisme radical", a affirmé vendredi soir Manuel Valls qui a mis en garde la droite en soulignant qu'une "campagne présidentielle ne mérite pas qu'on divise le pays""C'est un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre", a déclaré le Premier ministre sur France 2 au lendemain de cette tuerie au camion. "Mais il faut que l'enquête maintenant puisse avancer", a-t-il ajouté. "Oui, c'est un acte terroriste et nous verrons quelles sont les complicités et les liens avec les organisations terroristes, mais c'est un acte bien sûr terroriste", a souligné Manuel Valls.


Cazeneuve ne confirme pas de liens avec l'islamisme radical

En revanche, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve n'a pas confirmé vendredi de liens entre le tueur de Nice, un Tunisien totalement inconnu des services de renseignement, et l'islamisme radical lors d'une intervention au journal du soir de TF1. A la question "Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu'il est lié à l'islam radical", M. Cazeneuve a répondu "non". "Nous avons un individu qui n'était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l'islamisme radical, qui n'était pas fiché S", a-t-il déclaré.

M. Cazeneuve a invité à attendre les résultats de l'enquête judiciaire pour comprendre "le réel profil" du tueur. L'enquête "montrera si cet individu a agi à la demande d'autres individus, s'il a agi actionné par les messages continus de Daech qui appellent et provoquent au crime parce qu'il y avait chez lui un déséquilibre. On verra s'il avait un réseau relationnel ou pas", a-t-il détaillé.


"Envisager tous les comportements les plus violents"


Après cet attentat aux "modalités inédites", le ministre a estimé qu'on était "arrivé à un tel paroxysme de violence, qu'il faut se mettre, pour protéger les Français, à envisager tous les comportements les plus violents, les plus irrationnels, les plus meurtriers". Enfin, malgré le nombre élevé de victimes, il a jugé que les forces de l'ordre avaient "fait leur travail de neutralisation".


Pas de faille de sécurité

Le Premier ministre, réaffirmant que la France était attaquée parce qu'elle est le pays des "droits de l'Homme", de "la liberté" et de la "laïcité", a nié toute faille des forces de sécurité lors de l'attentat de Nice, alors que le camion utilisé par l'auteur a pu accéder à la très touristique promenade des Anglais un soir de feu d'artifice.

Le chef du gouvernement a répondu aux critiques d'une partie de la droite qui affirme que cet attentat aurait dû et pu être évité en soulignant que le dispositif de sécurité pour le feu d'artifice du 14 juillet était "le même" que lors du carnaval de Nice et que celui de l'Euro de football qui s'est en partie déroulé dans la capitale de la côte d'Azur. "Ceux qui ne sont pas à la hauteur du moment ne rendent pas service au pays. Dans ce moment-là, nous devons faire bloc et l'unité nationale s'impose plus que jamais", a-t-il exhorté. "Toutes les polémiques qui divisent sont stériles".


"J'en ai assez qu'on remette en cause les forces de sécurité"

"Moi, j'en ai assez qu'on remette en cause, non pas le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur, mais les forces de sécurité, les policiers, les services de renseignement", a déploré le Premier ministre. "Il faut que les Français imposent à leurs dirigeants politiques cette unité et ce rassemblement. Une campagne pour les primaires, une campagne présidentielle ne méritent pas qu'on divise le pays", a-t-il dit en lançant aux ténors de la droite: "la responsabilité des hommes et des femmes d'Etat dans ces moments-là, ceux qui notamment aspirent aux plus hautes fonctions de l'Etat, c'est de faire en sorte que l'unité et le rassemblement prévalent".


"Nous gagnerons cette guerre"

"Je comprends que nos compatriotes puissent avoir peur" mais "je veux (leur) dire que nous gagnerons cette guerre", a-t-il insisté. "Mais nous pouvons de nouveau connaître des répliques, il y aura sans doute encore des victimes innocentes (...) Tout est fait pour lutter contre le terrorisme, mais la vérité, je la dois aux Français, c'est une guerre de longue haleine, à l'extérieur mais aussi sur notre sol", a-t-il poursuivi.

Manuel Valls a également assuré que "les moyens de la coalition" internationale contre le groupe Etat islamique allaient être renforcés. A cet égard, le chef du gouvernement a rappelé qu'il y aura, la semaine prochaine, une réunion "très importante" à Washington, "à laquelle participera Jean-Yves Le Drian", le ministre de la Défense.


 

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