Le procès de l'"étrangleur" de Strasbourg, un homme accusé d'avoir, en 1986, violé et étranglé une fillette de 10 ans, puis tué une adolescente de 17 ans, s'est ouvert jeudi devant les assises du Bas-Rhin.
Trahi par ses empreintes après 27 ans sans être inquiété, Nicolas Charbonnier, 53 ans, n'en avait que 23 à l'époque des faits dont il est accusé. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi 23 mars.
Vêtu d'une chemise blanche et d'un pull gris, l'accusé a suivi avec calme et attention le début de l'audience.
Le témoignage, trente ans plus tard, des victimes ayant survécu à ces agressions comptera parmi les moments forts du procès de ce "cold case", résolu grâce à une empreinte de la paume de l'agresseur, laissée sur le lieu d'un de ses crimes.
Les enquêteurs avaient réalisé en 2012 que cette empreinte, jusque-là inexploitée, correspondait au profil de M. Charbonnier, qui n'était alors connu de la justice que pour des vols mineurs. Il avait été interpellé en janvier 2013 à Bordeaux, où il vivait depuis les années 1990.
Devant les policiers, l'ancien militaire a reconnu avoir étranglé avec une cordelette, puis violé la petite Marion V., 10 ans, qu'il avait surprise chez elle dans son sommeil, dans la nuit du 21 au 22 janvier 1986 à Strasbourg. L'agresseur avait quitté les lieux en abandonnant l'enfant inanimée. Mais celle-ci a survécu. Elle a aujourd'hui 40 ans et doit témoigner vendredi matin devant la cour d'assises.
L'autre crime reproché à l'accusé remonte au 17 mars 1986. Ce soir-là, un mystérieux agresseur s'introduit dans un appartement strasbourgeois où vivent deux soeurs étudiantes, de 17 et 18 ans. Il surprend d'abord dans son sommeil et tue par strangulation la plus jeune, Martine R., puis tente de tuer sa soeur aînée, Patricia. Mais celle-ci crie et il prend la fuite.
Trente ans plus tard, Patricia R., 48 ans, doit également venir témoigner au procès du meurtrier présumé de sa soeur.
Elle devait être entendue jeudi en début d'après-midi.
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