Dans le cadre des élections présidentielles françaises, nos journalistes Simon François et Guillaume Wils se sont rendus à Soissons, en Picardie. Une ville où le Front National est arrivé en tête du premier tour, avec 28% des voix. Le déclin économique de cette région y serait pour beaucoup.
Soissons est une ville de 28.000 habitants du département de l'Aine, au passé glorieux. Une région où Marine Le Pen est arrivée en tête des résultats du premier tour.
"Je vote Front national et je ne m'en cache pas", a confié Rénald, boucher depuis 27 ans. Selon lui, le programme du Front national est le seul capable de redresser la France. "Faites le tour du marché: il n'y a quasiment plus que des étrangers. A la limite, on ne se croit presque plus en France. C'est malheureux à dire mais c'est comme ça. Déjà, fermer les frontières ce sera une bonne chose, ça évitera l'immigration", a-t-il ajouté.
A Soissons, c'est loin du centre-ville que la montée du Front national prend ses racines. C'est dans les quartiers industriels qu'on trouve une explication au phénomène. A l'image d'autres usines, la chaudronnerie BSL a fermé ses portes en 2002, laissant des centaines d'ouvriers sur le carreau.
"Si demain vous donnez du travail à tout le monde, on ne parlera plus de Marine Le Pen, c'est une évidence", a confié un ancien ouvrier BSL qui a réussi à se relancer, contrairement à de nombreux anciens collègues qui n'ont pu compter que sur les indemnisations de chômage.
Désormais, à Soissons, c'est 20% de la population qui n'a plus d'emploi. Du pain béni pour Marine Le Pen et son discours anti-européen.
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