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Ayoub El Khazzani est surpris par l’ampleur des événements: "Cela le ferait presque rigoler..."

Ayoub El Khazzani est surpris par l’ampleur des événements: "Cela le ferait presque rigoler..."
 
 

L'auteur de l'attaque déjouée du Thalys, un jeune ressortissant marocain établi depuis peu en Belgique et qui serait passé par la Syrie, nie la dimension terroriste de son geste.

Les enquêteurs antiterroristes tentaient d'en savoir plus sur les motivations et le parcours d'Ayoub El Khazzani, le Marocain lourdement armé qui a été maîtrisé par des passagers vendredi dans un Thalys Amsterdam-Paris et dont la garde à vue a été prolongée samedi soir.


Il nie la dimension terroriste

Et c’est le visage enflé par les coups reçus par les deux militaires américains pour le neutraliser qu’Ayoub El Khazzani avait participé à sa première audition quelques heures après sa tentative d’attentat dans le Thalys Amsterdam-Paris. Comme le précise ‘Le Parisien’, il était "vêtu d’un simple caleçon et d’une chemise d’hôpital" quand il s’est présenté devant les enquêteurs. Après avoir répondu à quelques questions, il s’est muré dans le silence. L’homme de 26 ans ne comprend que quelques mots de français et a dû être assisté d’un traducteur. Il s’est dit "extrêmement surpris" par l’ampleur des événements.


Il dit a voir trouvé les armes dans un parc à Bruxelles

"Il ne comprend pas pourquoi cette histoire a pris une telle ampleur", raconte son avocate au ‘Parisien’ avant de poursuivre: "Lui dit avoir voulu rançonner les passagers de ce Thalys et rien d’autre. Il nie toute dimension terroriste à son geste. Cela le ferait presque rigoler... " L’avocate enchaîne: "D’emblée, il a décliné son identité et celles de ses parents. Il a dit avoir trouvé ce fusil Kalachnikov, son pistolet Luger et un téléphone portable dans une valise, abandonnée dans un parc, près de la gare de Bruxelles-Midi où il avait pris l’habitude de dormir avec d'autres SDF. Il est sans domicile fixe depuis qu’il s’est fait voler ses papiers à Bruxelles. Il a notamment travaillé comme peintre en bâtiment en Espagne, où il a aussi été condamné à deux reprises pour trafic de drogue en 2013."


Il ne se souvient pas avoir tiré sur un homme

Me Sophie David, l'avocate commise d'office qui l'a assisté au début de sa garde à vue, en a dit un peu plus dans une interview diffusée dimanche sur la chaîne BFMTV. Quand elle lui a expliqué qu'il y avait des blessés, son client "tombe des nues. Il me dit même 'pour moi il ne s'est rien passé'". "Pour lui il n'y a pas eu de coup de feu", "la kalachnikov n'a pas fonctionné" et il a été maîtrisé "immédiatement". Il a affirmé avoir voulu "faire un braquage" et explique les événements "uniquement par le besoin d'argent". "Il avait déjà entendu parler de gens qui braquaient pour avoir de l'argent (...) donc il a pris les armes et il est monté dans ce train pour effectivement rançonner les passagers", selon ses déclarations rapportées par Me David. "Très maigre" et "très hagard", il a pensé à ce braquage "pour pouvoir se nourrir". Le Marocain pensait ensuite "tirer dans une vitre du train et sauter par la vitre" pour s'échapper. 

Ayoub El Khazzani reconnait encore avoir voyagé en Espagne, à Andorre, en Belgique, en Autriche, en Allemagne, en France, mais nie s’être rendu en Turquie et en Syrie.

Le suspect a été transféré samedi matin dans les locaux des services antiterroristes français en banlieue parisienne, où se poursuit sa garde à vue, qui peut durer jusqu'à mardi soir.


 

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