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L'OCDE dévoile l'enquête Pisa sur l'éducation, une référence

 
 

Les systèmes éducatifs font-ils plus ou moins bien réussir leurs élèves à travers le monde? Soixante-douze pays retiennent leur souffle avant la parution mardi de Pisa, l'étude de référence que l'OCDE dévoile tous les trois ans.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) établit depuis l'an 2000 son Programme international pour le suivi des acquis des élèves, plus connu sous l'acronyme Pisa. D'abord regardée avec méfiance, voire déni, par des décideurs nationaux, l'enquête est devenue un baromètre incontournable pour les gouvernements, qui l'invoquent pour justifier des choix parfois aux antipodes.

Malgré plusieurs critiques la visant, cette vaste étude (540.000 jeunes testés au total) est riche d'enseignements.

- On ne retient que le palmarès -

C'est une critique justifiée pour plusieurs chercheurs. Le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), en France, rappelle que, si Pisa teste les élèves de 15 ans, cela passe par des échantillons représentatifs. Comme dans tout sondage, il y a des marges d'erreurs dont il faut tenir compte.

Il est donc peu pertinent de dire qu'avec un score respectivement de 495 et 494 points en maths dans l'édition 2012, la France et le Royaume-Uni étaient à la 25e et 26e places. Il vaut mieux relever que ces deux pays se situent dans le milieu du classement et la moyenne de l'OCDE, avec un score comparable à celui d'une dizaine de pays (Irlande, Danemark, Norvège...).

Il faut aussi analyser la position au sein d'un groupe de pays/économies comparables. Et ne pas oublier qu'une partie non négligeable des enfants de 15 ans ne sont plus scolarisés dans plusieurs des pays ou territoires participants.

- Un 'biais culturel anglo-saxon'? -

Les questions sont rédigées d'abord en anglais mais leur traduction dans les autres langues est très précise et des tests permettent d'identifier les éléments qui ne fonctionnent pas dans certains pays, relève Julien Grenet, chercheur à l'École d'économie de Paris. Ces questions sont alors éliminées.

Les meilleurs résultats Pisa sont obtenus par des pays de culture très différente (Corée du Sud, Canada, Finlande...). Les pays anglo-saxons (États-Unis ou Royaume Uni) ne brillent pas particulièrement.

- Des enseignements fondamentaux -

Dès la première édition en 2000, Pisa souligne le poids de l'origine sociale d'un élève sur ses performances scolaires, fondant ses conclusions sur des questionnaires dits "de contexte", qui demandent aux élèves des informations sur leur milieu social et familial, et leur ressenti sur l'école.

Si "la reproduction sociale existe dans tous les pays", c'est la France qui "affiche la corrélation la plus forte au sein de l'OCDE entre l'origine sociale d'un élève et sa réussite à Pisa", selon Julien Grenet qui salue un résultat "salutaire" dans ce "diagnostic chiffré clair".

En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les élèves issus de milieux socio-économiques plus favorisés obtenaient en mathématiques 39 points de plus – soit l’équivalent de près d’une année d’études – que les élèves issus de milieux moins favorisés en 2012.

Dans la dernière enquête, la métropole chinoise de Shanghai était en tête du classement en mathématiques, avec 613 points (119 de plus que la moyenne de l’OCDE, l’équivalent de près de trois années d'études), devant Singapour et Hong-Kong.

Sur les 64 pays et économies dont les données de 2003 et de 2012 sont comparables, 25 avaient amélioré leur performance en mathématiques.

A chaque édition un des trois domaines examinés --compréhension de l'écrit, culture mathématique et culture scientifique -- est plus amplement développé. La dominante de 2015 sera la culture scientifique.

Plusieurs pays ou territoires supplémentaires ont rejoint l'étude 2015: Pékin et les provinces de Jiangsu et Guandong en Chine, l'Algérie, la République dominicaine, le Kosovo et le Liban.


 

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