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Halloween, le salaire de la peur pour les parcs d'attraction

Halloween, le salaire de la peur pour les parcs d'attraction
les Français fêtent de plus en plus Halloween dans les parcs de loisirs, dont beaucoup réalisent même leur pic de fréquentation de l'année grâce à des attractions qui jouent avec les esprits malicieuFREDERIC J. BROWN
 
 

La chasse aux bonbons est dépassée: les Français fêtent de plus en plus Halloween dans les parcs de loisirs, dont beaucoup réalisent même leur pic de fréquentation de l'année grâce à des attractions qui jouent avec les esprits malicieux ou le gros frisson.

"Halloween est devenue une saison incontournable, qui génère des volumes importants sur une courte période, quelle que soit la météo", résume à l'AFP François Fassier, directeur des parcs de loisirs (Astérix, Walibi, Futuroscope, Grévin) de la Compagnie des Alpes.

Ce que les visiteurs viennent chercher? "Se faire peur tout en étant dans un environnement sécurisé. On joue sur des émotions primaires pour tous les publics: les jeunes adultes qui veulent se faire peur viendront en nocturne, les enfants voulant s'amuser viendront la journée avec leurs parents", met-il en avant.

Pour les vacances de la Toussaint, à part le Puy du Fou, tous les parcs de loisirs de l'Hexagone se parent d'orange et de noir, jouant à des degrés divers avec les créatures terrifiantes et les esprits malicieux.

Pionnier en la matière, Disneyland Paris - fort de quelque 15 millions de visiteurs annuels à Marne-la-Vallée - célèbre Halloween depuis pas moins de 22 ans, l'événement étant devenu "une saison emblématique avec Noël".

Pendant cinq semaines, la plus grande destination touristique privée d'Europe propose "une expérience à 360 degrés" avec des attractions revisitées, une parade et deux soirées spéciales les 26 et 31 octobre, ces dernières nécessitant un billet spécial (69 et 79 euros respectivement) qui donne accès au parc dès 17H00 et jusqu'à 2H00.

Si Disneyland promet "une atmosphère entre rires et frissons", le Parc Astérix a décidé de "faire vraiment peur", avec notamment deux maisons hantées éphémères "déconseillées" aux moins de 16 ans.

"On essaie de se démarquer avec cette spécificité. Les visiteurs sont poursuivis par des morts-vivants dans une pyramide, ou se retrouvent dans les catacombes avec des cadavres et des squelettes. Il y a des effets d'odeurs et de vent, des éboulements", décrit Guy Vassel, directeur général adjoint.

- 350.000 visiteurs -

"Le fait d'avoir des attractions qui font beaucoup plus peur amène une clientèle de jeunes adultes. Même si on est avant tout un parc familial, de divertissement pour tous et qu'on décline toutes les peurs avec une signalétique adaptée", souligne-t-il.

Le Parc Astérix, situé dans l'Oise et dont c'est la dixième édition de "Peur sur le parc", propose un billet journée et nocturne pour 79 euros, ou un billet nocturne seul pour 39 euros.

Pour Halloween, "on enregistre la meilleure fréquentation de l'année, en accueillant entre 330.000 et 350.000 personnes sur les deux premiers weekends d'octobre et les deux semaines de la Toussaint", indique Guy Vassel.

Il a admet toutefois que - comme dans la majorité des parcs - la thématique d'Halloween "est très loin du monde d'Astérix, qui n'a aucun lien avec le monde de la nuit et de la peur".

Le Futuroscope a de son côté choisi un axe "festif": "On a orienté notre offre vers les enfants, ce n'est pas du tout un Halloween qui fait vraiment peur", résume Laure Mosseron, directrice marketing.

Outre un film d'animation et un concours de déguisement, l'offre de restauration a été adaptée, "avec des desserts en forme de cercueils ou des potions de sorcière".

En 2018, lors de sa première édition dédiée à Halloween, le parc poitevin avait connu "les meilleures vacances de la Toussaint [de son histoire] en termes de fréquentation, avec 162.000 visiteurs sur quinze jours", 60% passant une nuit sur place, souligne Laure Mosseron.

Pour l'expert Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, si Halloween "est une super affaire pour les parcs qui font des recettes considérables", c'est aussi parce que la Toussaint est particulièrement propice aux courts séjours dans l'Hexagone.

"Vingt-deux pour cent des Français envisagent de partir cette année pendant cette période et les trois quarts d'entre eux vont rester en France: comme ce n'est pas la saison du ski ni du balnéaire, les familles vont dans les parcs de loisirs, notamment pour occuper les enfants", souligne M. Arino.


 

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