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Atmosphère de pré-rentrée à Orly, après trois mois de vacances forcées

 

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Sur la piste 3 d'Orly se croisent quelques véhicules jaunes d'inspection avant le redécollage de l'aéroport vendredi. Après presque trois mois d'arrêt à cause du coronavirus, on s'affaire à vérifier que tout est en ordre.

"C'est une semaine de pré-rentrée, néanmoins, les inspections techniques règlementaires n'ont jamais cessé, en réalité", explique Michel Landelle, responsable des aires aéronautiques de Paris-Orly, l'aéroport au sud de la capitale.

Vendredi à 06H00, le décollage d'un avion de Transavia à destination de Porto marquera le redémarrage du deuxième aéroport français. Air France, la maison mère de cette compagnie low-cost, n'assurera pas encore de vols à partir d'Orly cet été, sauf vers la Corse.

Pour des raisons de rationalisation des coûts, Groupe ADP, le gestionnaire, avait pendant le pic de la crise regroupé tous les vols à Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), l'aéroport au nord de Paris.

Seuls des vols sanitaires, de fret ou militaires ont atterri ou décollé de l'aéroport d'Orly, plongé dans un long silence, plutôt inhabituel.

"Il y aura un avant et un après Covid. La reprise sera extrêmement progressive, elle n'aura rien à voir avec ce qu'était le trafic avant la suspension des opérations commerciales", explique M. Landelle.

En attendant, mercredi une inspection technique de la piste 3, d'où décollera le premier vol, a été organisée.

Cet examen mensuel et dans le détail de l'état de la piste -des peintures des marquages au sol, des feux de balisage nocturne, souvent souillés par des excréments d'oiseau- s'ajoute aux trois inspections règlementaires de dix minutes réalisées toutes les cinq heures pour s'assurer qu'aucun objet ne traîne sur la piste.

Ces inspections systématiques avaient été mises en place après l'accident du Concorde en 2000 provoqué par une lamelle en titane perdue sur la piste par un avion qui avait décollé peu avant.

- Reprise "extrêmement progressive" -

"On peut trouver plein d'objets anodins: un casque anti-bruit laissé sur un train d'atterrissage qui lors du décollage peut se retrouver sur la piste" ou un petit boulon perdu par des véhicules légers qui circulent sur les pistes, explique Bruno Laluque contrôleur de la sécurité aéronautique.

Les oiseaux victimes de collisions avec des avions ou plus rarement des lapins font partie des possibles entraves.

Vendredi, le jour J, 74 mouvements, à destination de la Corse, de pays de l'espace Schengen et des départements et territoires d'Outre-mer, sont prévus, contre 600 à 650 en moyenne en temps normal.

Leur nombre devrait grimper à 173 début juillet. Mais la reprise sera "extrêmement progressive" car de nombreuses inconnues demeurent, notamment concernant le redémarrage des opérations vers les pays du Maghreb, selon M. Landelle.

Autre point chaud de l'aéroport: le tri des bagages. Dans un immense enchevêtrement de 4 km de tapis roulants, des bagages d'un vol fantôme tournent à l'infini.

Quinze vols fictifs ont été créés pour détecter le moindre dysfonctionnement de l'installation ultra moderne, ouverte en avril 2019 en même temps qu'Orly 3, un nouveau bâtiment de 80.000 m2 qui devait contribuer à absorber le flux de passagers alors sur un rythme de croissance exponentielle.

Côté boutiques, on s'active à réapprovisionner les étalages. Hormis quelques exceptions, comme un magasin de bonbons en libre service, la quasi-totalité des 125 points de vente de l'aéroport seront ouverts.

Face au risque sanitaire lié au coronavirus, des points d'encaissements mobiles seront déployés dans les magasins "duty free", les paniers en tissus ont été remplacés par des paniers métalliques pour pouvoir être désinfectés régulièrement, tout comme les testeurs à parfums.


 

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