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Les personnes atteintes d'un cancer, victimes collatérales du coronavirus? "L'ensemble de la chaîne de soins est ralentie, voire interrompue"

 
CORONAVIRUS
 

Le monde de l'oncologie tire la sonnette d'alarme afin d'éviter que des personnes atteintes d'un cancer, déjà dépistées en tant que tel et traitées ou non, ne deviennent les victimes collatérales du virus. Le docteur Vincent Donckier, chef du service chirurgie à l'Institut Bordet, en parlait dans le RTL INFO 13h.

Ce lundi, la plateforme All.Can Belgium adresse un appel au groupe d'experts chargé de penser le déconfinement dans Le Soir. La plateforme, qui réunit des médecins spécialisés, des experts de la santé et des industriels pharmaceutiques, fait part de son inquiétude sur les cancéreux qui s'ignorent. Le docteur Vincent Donckier a expliqué dans le RTL INFO 13h les problèmes concrets auxquels faisaient face les malades. "La prise en charge de patients porteurs de cancer implique une chaîne de soins, qui va du dépistage au diagnostic puis au traitement. Actuellement, c'est l'ensemble de cette chaîne de soins qui est ralentie et parfois même interrompue. Ce que nous devons craindre, c'est de voir de plus en plus des patients dont les cancers sont diagnostiqués tardivement et dont les traitements pourront être moins efficaces puisque diagnostiqués avec retard. Ce problème nous préoccupe vraiment pour les prochaines semaines et les mois à venir."

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Les soins les plus urgents, les chimiothérapies, les immunothérapies et les interventions chirurgicales ont pu être maintenues. "Néanmoins, ce qu'on imagine de plus en plus, c'est que la sortie de crise ne se fera pas en une fois. Nous allons devoir revivre une période prolongée de coexistence avec le virus et donc, ces soins risquent d'être de plus en plus compliqués. Nous craignons de voir arriver une deuxième vague de victimes collatérales du virus Covid-19."

"Essayer d'envisager les solutions collectivement"

Que préconise alors le chef du service chirurgie à l'Institut Bordet ? Il l'a détaillé dans le RTL INFO 13h. "Il y a plusieurs choses à faire. La première chose est d'abord d'identifier le problème et d'essayer d'envisager les solutions collectivement pour en limiter le plus possible les conséquences. Je pense que ça demande de l'organisation des soins de santé, de définir en toute transparence les priorités. Ça ne concerne pas seulement la cancérologie, il y a d'autres domaines qui sont concernés exactement par le même problème. Cela veut dire que les secteurs qui devront reprendre en priorité devront pouvoir le faire en sécurité, en étant équipés de matériel de protection, mais également en pouvant bénéficier de tests de détection de virus, mais aussi de tests sérologiques de détection des anticorps. C'est un point très important. Les tests de détection du virus ne donnent qu'une image instantanée. Quand ils sont négatifs, les patients peuvent devenir positifs le lendemain. Les tests de détection des anticorps permettent d'identifier les personnes protégées qui pourront être réintroduites progressivement dans le système."

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"Les hôpitaux vont sortir épuisés"

Pour le docteur Vincent Donckier, il est également très important de se rendre compte que "les hôpitaux vont sortir épuisés de la période actuelle, au niveau du personnel, du matériel, au niveau financier". "Dans la continuité des moyens exceptionnels qui ont été dégagés pour la lutte contre le Covid-19 qui sont nécessaires et justifiés, il faudra dégager des moyens pour entretenir la relance dans les hôpitaux. Enfin, ce n'est pas uniquement un problème sanitaire, c'est vraiment un problème de société. Le problème auquel nous allons être confrontés dans les hôpitaux se retrouve dans beaucoup d'autres secteurs de la société. Je pense qu'il est vraiment utile de partager en toute transparence ces problèmes. Je suis sûr que c'est le moment de dégager des solutions, des propositions originales et que le dialogue avec différents acteurs de la société dans le monde des affaires, dans le monde de l'enseignement et avec le monde politique est absolument nécessaire maintenant."

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