Le géant des logiciels de création Adobe et la plateforme de design collaboratif Figma ont annoncé lundi l'abandon de leur projet de fusion, présenté en septembre 2022 pour 20 milliards de dollars, à cause d'incertitudes liées aux autorisations réglementaires.
"Bien que les deux sociétés croient aux mérites et aux avantages pro-concurrentiels de leur association, Adobe et Figma sont tombés mutuellement d'accord pour mettre un terme à la transaction", indiquent les deux groupes dans un communiqué commun.
Ils précisent avoir pris cette décision après "une évaluation conjointe de l'absence de parcours clair sur l'obtention des approbations réglementaires nécessaires de la part de la Commission européenne et de l'Autorité de la concurrence et des marchés britannique" (CMA).
Dans une déclaration au gendarme américain de la Bourse, ils ajoutent qu'en vertu de leur accord de fin de projet conclu dimanche, Adobe va verser une compensation d'un milliard de dollars à Figma.
La CMA avait fait part de ses craintes en juin avant d'ouvrir une enquête approfondie mi-juillet, craignant pour les conséquences en matière de concurrence mais aussi pour la conception créative" d'images, vidéos ou animations, où Adobe est un leader mais où Figma "est une menace concurrentielle émergente".
La Commission européenne, qui a lancé une enquête en août, a estimé que ce rachat était "susceptible de restreindre la concurrence", dans un avis préliminaire publié le 17 novembre.
"Adobe et Sigma sont en profond désaccord avec les récentes conclusions des autorités réglementaires mais nous pensons qu'il est dans nos meilleurs intérêts respectifs de poursuivre de manière indépendante", a expliqué Shantanu Narayen, patron d'Adobe, cité dans le communiqué.
En dix ans, Figma, qui compte environ 850 employés, s'est imposé comme un outil de référence pour de très nombreuses entreprises, notamment plusieurs mastodontes de la technologie, au point de concurrencer des sociétés établies comme Adobe.
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