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Cannes: Virginie Efira en héroïne qui perd pied dans "Sibyl"

Cannes: Virginie Efira en héroïne qui perd pied dans "Sibyl"
L'actrice belge Virginie Efira et la Française Adèle Exarchopoulos à Cannes, le 24 mai 2019LOIC VENANCE
 
 

Trois ans après "Victoria", Virginie Efira s'impose comme une nouvelle héroïne en crise dans l'univers de Justine Triet, avec "Sibyl", en lice pour la Palme d'or, un portrait de femme qui replonge dans un passé douloureux alors qu'elle croit reprendre sa vie en main.

Présenté vendredi à Cannes et sorti en même temps en salles, le film est le dernier d'une sélection de haute volée, et aussi le quatrième (sur 21) réalisée par une femme, après ceux de Mati Diop, Jessica Hausner et Céline Sciamma.

Psychanalyste et mère de famille, Sibyl décide de renouer avec l'écriture qu'elle avait laissée de côté et de quitter la plupart de ses patients. Un geste qu'elle sera finalement incapable de mettre à exécution, quand débarque dans son cabinet, Margot, une jeune actrice en détresse incarnée par Adèle Exarchopoulous, découverte à Cannes en 2013 avec "La vie d'Adèle".

Enceinte d'un acteur (joué par Gaspard Ulliel), Margot sollicite Sibyl. Doit-elle garder l'enfant ? En parler à son amant, en couple avec la réalisatrice du film qu'ils tournent ? Le quitter ?

Autant de questions qui vont donner de la matière au roman de Sibyl avant de la faire basculer dans ses souvenirs et la faire outrepasser son rôle de thérapeute, en partant sur le lieu de tournage à Stromboli, s'improvisant coach. Peu à peu, Sybil perd pied, laissant de côté sa déontologie, ses enfants, son compagnon, replongeant presque malgré elle dans des trauma mal digérés.

"Sybil va trop loin (...). Elle est emportée. L'écriture/le livre fait d'elle une machine qui se met en route et qui déraille. Elle vampirise Margot, mais pas seulement: elle vampirise tout ce qu'il y a autour d'elle... elle se vampirise elle-même", affirme Justine Triet dans les notes d'intention.

Complexe dans sa construction, "Sibyl" perd parfois le spectateur dans les méandres de la psyché de son personnage.

Dans ce jeu de miroirs cruel, Virginie Efira déploie une subtile palette de jeu, confirmant le succès de sa collaboration avec Justine Triet, après son rôle d'avocate en crise dans "Victoria".


 

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