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Voitures hybrides rechargeables: leur succès ne cesse de grandir, mais attention à les CONDUIRE correctement

Voitures hybrides rechargeables: leur succès ne cesse de grandir, mais attention à les CONDUIRE correctement
© EDI
 
hybride
 

Surtout les professionnels (voitures de société), mais aussi les particuliers, s'intéressent de plus en plus à l'hybride rechargeable, excellent compromis entre une voiture électrique à l'autonomie parfois inquiétante, et une voiture thermique qui ne tire pas parti des progrès de l'électrification de la mobilité. Reste une chose à savoir, essentielle: comment les conduire ?

Les années 2020 seront celles de la transition électrique pour le secteur automobile. Il est fort probable qu'à la fin de cette décennie, donc vers 2030, les voitures à moteur thermique traditionnel soient devenues minoritaires sur nos routes.

De nombreux écueils doivent encore être surmontés. Au hasard: éviter que l'électricité rechargeant les batteries des voitures ait des origines carbonées (sinon on ne fait que déplacer le problème de pollution) ; construire un solide réseau de bornes de recharge rapide pour ne plus craindre les (moyens ou longs) déplacements ; améliorer encore les batteries (poids, fabrication, recyclage).

Dès lors, dans les prochaines années, une solution hybride devrait continuer de croître. Hybride, comme dans PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicule) ou en français, véhicule hybride rechargeable.

Ne pas confondre Hybride et Hybride rechargeable

Rappel pour ceux du fond de la classe: tous les véhicules hybrides possèdent un moteur thermique (fonctionnant à l'essence la plupart du temps) et un moteur électrique (fonctionnant à l'aide de batterie).

Dans un hybride classique, comme il en existe depuis longtemps, il s'agit d'un moteur électrique peu puissant et d'une petite batterie. L'utilisation du mode électrique est gérée par la voiture, et typiquement limitée à faire quelques kilomètres dans des embouteillages ou à très faibles allure, ou pour faire des manœuvres. La batterie ne se recharge qu'avec le système de récupération d'énergie de la voiture, lors des freinages et des décélérations. On ne peut pas la brancher à une prise de courant ou à une borne.

L'hybride rechargeable, plus récent, est un véhicule dont le moteur électrique est généralement plus puissant, et dont la batterie est plus endurante. L'autonomie purement électrique de ces voitures atteint 60 voire 70 kilomètres. Il y a un mode automatique pour bien gérer l'utilisation de cette batterie, mais le conducteur peut 'forcer' la conduite électrique. Typiquement, sur un trajet mixte, le moteur thermique sera utilisé sur l'autoroute, mais dès l'entrée en ville, on passe en full électrique. La batterie se recharge toute seule comme sur l'hybride classique, mais comme ça ne suffit pas vu sa capacité, il vaut mieux la brancher à une prise ou une borne, comme une voiture électrique.


 © Athlon Belgium

Le succès de l'hybride rechargeable se poursuit

Nous avons demandé quelques chiffres à la Febiac, la Fédération belge de l'Automobile et du Cycle. A cause du covid, 2020 a été une très mauvaise année pour les ventes de voitures dans notre pays, qui sont passées de 550.000 (2019) à 430.000 immatriculations (2020).

Cependant, le succès des hybrides rechargeables est fortement marqué. Cette catégorie de véhicules avait une part de marché de 1,62% en 2019, donc assez anecdotique. Mais sur l'ensemble de l'année 2020, on est passé à 7,26%. Une voiture sur 13 vendue en Belgique en 2020 était donc une hybride rechargeable. On est loin de l'essence (52%) et du diesel (33%), mais c'est plus du double des voitures électriques, qui n'ont représenté que 3,47% de ventes l'an dernier.

Le meilleur des deux mondes

Pourquoi un tel succès ?

Il y a plusieurs raisons, difficile à classer dans un ordre d'importance. Le concept de l'hybride attire car il allie "le meilleur des deux mondes", dit la Febiac: le confort d'autonomie (et le remplissage facile du réservoir) d'un moteur thermique ; la propreté et la discrétion d'un moteur électrique quand on en a besoin.

Vient ensuite l'avantage fiscal pour les indépendants ou les voitures de société. Une 'vraie' hybride rechargeable peut être déduite (jusqu') à 100% fiscalement. Vu les abus, les règles ont changé il y a quelques années et pour être considérée comme 'vraie', une hybride rechargeable ne doit pas dépasser un taux d'émission CO2 de 50 g/km, et le nombre de kWh de sa batterie doit être d'au moins 0,45 par 100 kg (une voiture de 2 tonnes doit donc avoir une batterie de 9 kWh minimum). Mais la fiscalité automobile est complexe en Belgique, on y reviendra plus loin.

Enfin, dernière raison, qui découle des deux premières: les constructeurs commercialisent de plus en plus de modèles de ce type de voitures. "Le nombre de modèles hybrides rechargeables commercialisés en 2019 était de 35", nous dit la Febiac. Il est passé "à 75 en 2020", soit une augmentation de plus de 100% ! Les PHEV les plus achetés en 2020 restent des modèles relativement chers et luxueux, preuve qu'il s'agit principalement de voitures de société, fiscalement avantageuses :

L'hybride rechargeable, c'est bien, mais…

… ça dépend du conducteur. En effet, si vous roulez principalement sur autoroute à 140 km/h avec un gros SUV, et que vous ne prenez jamais la peine de brancher le véhicule pour en charger la batterie, c'est ridicule d'avoir un hybride rechargeable. Si vous êtes un particulier, tant pis pour vous, vous avez très mal choisi votre voiture car elle vous a coûté plus cher que le même modèle en version diesel, et vous ne faites aucune économie de carburant.

En revanche, si vous êtes un indépendant ou un chef d'entreprise, "mal" rouler en voiture hybride rechargeable peut vous coûter de l'argent. Car au-delà du "loyer" (coût mensuel) d'une voiture de société, il faut aussi calculer le coût total de possession d'une telle voiture.

La société de leasing Athlon Belgium, l'une des principales, en a parlé récemment dans une fiche d'information à destination des entreprises. "Pour obtenir ce qu’on appelle le TCO (Total Cost of Ownership, coût total de possession), il faut additionner le prix du leasing (loyer), les effets fiscaux et les frais réels de consommation", explique l'entreprise. Les effets fiscaux sont des données techniques telles que la TVA non-récupérable ou la cotisation de solidarité. "Contrairement à ces effets fiscaux, les frais de carburant ou d’électricité, eux, constituent une variable non-négligeable".

Le candidat idéal ne recourt au moteur thermique que pour 30% de ses trajets

Il existe un "candidat idéal"

Les frais de carburant et d'électricité sont directement liés à la manière de conduire. Pour qu'une hybride rechargeable soit vraiment intéressante, il faut faire de son conducteur "le candidat idéal, donc celui qui peut se rendre quotidiennement au travail en mode 100% électrique et qui ne recourt au moteur thermique que pour 30% de ses trajets. Plus le nombre de kilomètres ‘électriques’ est élevé, plus le bilan sera positif".

C'est logique, mais il est important de le préciser: "tout cela ne vaut que si le conducteur a la discipline de brancher quotidiennement son véhicule sur le réseau électrique. C’est une condition sine qua none pour maîtriser les coûts. Un hybride rechargeable pèse au bas mot 200 kilos de plus que le modèle à moteur diesel ou à essence dont il est dérivé. Si on néglige de recharger la batterie, on consommer donc plus que la version essence ou diesel", et donc au final, on perd tous les avantages financier acquis par la déductibilité fiscale.

Athlon Belgium insiste: si le responsable d'une flotte de voiture d'une entreprise veut "atteindre et préserver le (fragile) équilibre recherché", il a intérêt "à tout chiffrer et surtout à assurer une bonne gestion". Athlon conseille même d'adapter la "car policy", c'est-à-dire le règlement interne à l'entreprise au niveau de la bonne utilisation d'une voiture de société par les employés.

Les constructeurs "éduquent-ils" les acheteurs de PHEV ?

Le volet 'professionnel' étant expliqué, il reste les particuliers qui achètent donc des hybrides rechargeables, on l'a dit, par amour du "meilleur des deux mondes".

Kia est l'un des constructeurs qui misent beaucoup sur l'hybride rechargeable. Une catégorie de voiture qui représentait "3,40% des ventes en 2019 ; 6,45% en 2020 ; et déjà 7,92% pour le mois de janvier 2021", nous a confié son responsable presse, Marc Coopmans. Des chiffres d'autant plus remarquables que les Kia ne font pas partie de ces voitures de luxe qui trônent en tête du classement 2020 qu'on a évoqué, à destination des travailleurs. C'est donc la preuve que même sans avantage fiscal, l'hybride rechargeable séduit de plus en plus.

Mais dans les concessions Kia, évoque-t-on, auprès des clients intéressés, le profil du "candidat idéal" dont on vient de parler ? "Dans les formations de nos vendeurs, on insiste beaucoup sur tous les aspects de l’électrification (qui est cruciale pour une marque comme la nôtre)", explique Kia.

Dans les concessions, le client sera "guidé pour tirer un maximum de profit du mode d’électrification qu’il a choisi". En dehors de ces conseils lors de l'achat, "nos manuels d’entretien et nos brochures sont également instructifs à ce titre", conclut la filiale belge de l'entreprise sud-coréenne.  


 

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