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La Mazda MX-5 mérite-t-elle sa réputation de "petite sportive plaisir à petit prix"? Voici la réponse

La Mazda MX-5 mérite-t-elle sa réputation de "petite sportive plaisir à petit prix"? Voici la réponse
 
 

Voilà l'une des petites sportives les plus populaires entre nos mains. Sur le papier, tout est là pour faire rêver: moteur 2.0l atmosphérique, propulsion, rapport poids-puissance de 6,43 kilos par chevaux (seulement une tonne, avec 160ch pour la première version et 184ch pour la dernière version), décapotable… Alors, cette Mazda MX-5 vaut-elle vraiment l'énorme réputation de "petite sportive plaisir à petit prix"? C'est ce qu'on va voir.

Visuellement, la nouvelle version de la MX-5 semble tout droit sortie de l'atelier d'un sculpteur. Le regard est perçant et le galbe est parfaitement dessiné.
 
Nos yeux s'attardent sur les courbes de ce chef-d'œuvre de 3,91 mètres de long, 1,73 mètre de large et seulement 1,23 mètre de hauteur. Et déjà notre main se dirige vers la poignée de la portière.
 
C'est avec hâte qu'on grimpe sur la monture. Une fois derrière le petit volant, le charme se poursuit. L'habitacle se veut "enveloppant": le cavalier est proche du pare-brise, l'espace est confiné sans jamais tomber dans l'inconfort. Même les gabarits dépassant les 180cm trouveront leur place (au-delà du mètre nonante, on ne vous promet rien par contre). La position de conduite est clairement l'un des atouts de ce roadster.
 
Il ressort de l'habitacle une atmosphère intimiste très bien pensée: sans même allumer le moteur, vous avez déjà l'impression d'être lié à votre voiture. Car effectivement, dans le cockpit, tout est plus proche que dans d'autres véhicules, et cela vous donne la sensation de maîtriser votre environnement.

 
Côté esthétique, la planche de bord nous a semblé bien dessinée. Les ouïes d'aération sont élégantes. Le haut des portières reprend la même couleur que la carrosserie, pour un effet visuel très intéressant.

Une molette de sélection située à côté du frein à main permet de diriger l'écran très facilement.
 
Petit reproche avant d'allumer le moteur: le système multimédia proposé est un peu daté. Il fait le boulot, mais on sent que ce n'était pas la priorité des concepteurs.


Moteur atmosphérique + châssis exceptionnel = plaisir

La priorité, c'est maintenant de lancer le moteur essence Skyactiv 2.0l de 160ch atmosphérique. Une pression sur le bouton Start, et c'est chose faite. Une douce mélodie résonne alors. Ce n'est pas la plus rauque ni la plus impressionnante, mais elle annonce déjà les moments de plaisir à venir.

Ici, on laisse l'autoroute et les nationales bien droites de côté. Direction les routes de campagne sinueuses du Hainaut. C'est le terrain de jeu favori de la MX-5. Pas besoin de faire grimper le compteur de vitesse, on peut déjà esquisser un large sourire en jouant avec le compte-tours et en ressentant les mouvements de la petite sportive. Car vous ne risquez pas de l'oublier: vous êtes quasiment assis sur le train arrière. Une position idéale pour ressentir le comportement de l'excellent châssis de la MX-5, toujours très sain et équilibré, mais aussi toujours grisant. Le poids est réparti presque à parts égales entre l'avant et l'arrière. La direction avec assistance électronique est très précise. Le petit volant que vous avez entre les mains transmet toutes les informations nécessaires pour appréhender la route et ses virages.

N'oublions pas de faire remarquer un élément important: la suspension n'est pas aussi ferme que sur d'autres "sportives à petit prix" qu'on peut trouver sur le marché. On pense par exemple à la Subaru BRZ ou à la Toyota GT86. Dans ces dernières, la conduite est vraiment "tape cul", comme dirait bon papa. En revanche, la suspension de la Mazda n'est pas extrême. Et comme vous l'aurez peut-être remarqué, elle ne chausse "que" des jantes de 16 ou 17 pouces. Quant aux pneus, ils ne sont pas très larges et les flancs sont relativement hauts pour une sportive.

Au final, la MX-5 est un subtile mélange entre confort (ne vous en faites pas, vous n'êtes pas dans une limousine non plus) et sportivité. Et c'est un autre élément qui fait tout son charme. Vous pouvez vous permettre d'aborder des routes abîmées à une allure soutenue sans vous demander si vous n'allez pas y perdre un amortisseur. Pour autant, la suspension n'est pas non plus "sautillante". Non, vous restez collé à la route sans finir votre séance de sport avec un mal de dos. Et ça, c'est aussi du plaisir.
 
N'oublions pas la boîte de vitesse: les changements de rapports sont, eux aussi, très précis et rapides. D'ailleurs, la version roadster n'est proposée qu'en boîte manuelle à six vitesses. Pour la boîte automatique, il faut se diriger vers la version "RF" (toit dur) de la MX-5, mais ça, ce sera peut-être pour un autre essai (on l'espère).
  
Au milieu du trajet, on s'arrête et on décapote la MX-5. Ici, pas de moteur électrique. Il faut s'arrêter et utiliser son petit bras. Rassurez-vous: la manipulation est très simple et il n'y a même pas besoin de sortir de l'habitacle. Et ne vous en faites pas, même en Belgique, la Mazda vous donnera envie de profiter de chaque rayon de soleil, même en hiver. Vous pourrez d'ailleurs compter sur des sièges chauffants pour pouvoir le faire.


Séduire plutôt qu'impressionner

En matière de motorisation, les 160ch (ou 184, comme c'est affiché maintenant sur le catalogue du constructeur), peuvent paraître maigrichons. D'autant que le moteur de la Mazda est atmosphérique. Il n'y a donc pas de turbo pour "aider" le 2.0l.

  
Mais ces chiffres font justement partie de l'ADN de la MX-5: séduire plutôt qu'impressionner. Ici, le budget est correct, le poids sur la balance est réduit, l'attention est portée sur le châssis et le plaisir de conduite… et dans tout ça, vous n'avez finalement pas besoin d'un moteur surpuissant. Car si vous l'aviez, vous ne pourriez de toute façon en profiter que sur circuit: une pratique peu répandue parmi le grand public. Voici d'ailleurs ce qu'annonce le constructeur:

"La Mazda MX-5 est la combinaison ultime d'une dynamique de conduite réactive, agile et exaltante, d'économies de carburant sans compromis et de performances en matière de sécurité sans concession. Nous avons optimisé les moteurs et les transmissions pour cette sportive à propulsion et développé une carrosserie et un châssis plus léger et robuste. Il s'agit de la MX-5 la plus compacte, toutes générations confondues. En déplaçant le moteur plus près du centre du véhicule, nous avons réussi à obtenir une répartition optimale du poids de 50:50 et un centre de gravité abaissé".

Grâce au soin apporté au plaisir de pilotage, vous ne faites plus qu'un avec votre sportive. Avec ce travail des concepteurs, vous verrez que votre 2.0l de moins de 200ch est largement suffisant pour profiter de votre roadster.


Consommation

Dans sa manche, la MX-5 dispose encore d'un autre atout: sa consommation. Alors évidemment, elle grimpe quand vous brusquez un peu votre véhicule, mais elle reste toujours très maîtrisée. Pour un roadster de 184ch avec boîte manuelle, le constructeur annonce 8,4l/100km en cycle urbain, 5,9l/100 en extra-urbain, et 6,9l/100 en cycle combiné. Les chiffres annoncés sont très bien respectés. Voici les consommations que nous avons constatées en conduite "normale":

  • Parcours de 16,4km à vitesse moyenne de 46km/h: 6,1l/100km.
  • Parcours de 16km à vitesse moyenne de 47km/h: 5,1l/100km.
  • Parcours de 64km à vitesse moyenne de 101km/h: 6,6l/100km.

Conclusions

Avec la Mazda MX-5, chaque séance de sport se termine avec le sourire. Vous profitez d'une petite sportive abordable financièrement, tant à l'achat qu'à l'utilisation, qui propose une expérience de conduite exceptionnelle. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'une sportive ultra-radicale que vous sortirez pour en mettre plein la vue aux passants. Et oui, le son pourrait être plus rageur et le moteur plus puissant. Mais ce n'est pas ce que recherche cette Mazda. Il s'agit ici d'un roadster séduisant qui jongle brillamment avec les fondamentaux: une position de conduite idéale très proche du train arrière, une pure propulsion, un moteur atmosphérique. En résumé, c'est un peu le passage obligé de l'amateur d'automobile. Si vous n'en avez jamais eu une entre les mains, ajoutez ça sur votre liste de choses à faire. Vous ne le regretterez pas.

En matière de prix, la version 1.5l 132ch de la MX-5 débute à 22.690 euros. Pour la version 2.0l de 184ch, comptez un prix de départ à 28.490 euros. Un prix qui reste raisonnable pour ce genre de véhicule. A titre de comparaison, une Golf GTI débute à 35.000 euros et offre plus de place à l'intérieur... mais pas le même plaisir de conduite et pas de capote rétractable. Pour une Ford Focus RS, comptez déjà 40.000 euros. Ces deux derniers modèles n'ont rien à voir avec la MX-5, mais c'est pour vous donner une idée des prix pratiqués.

Seule ombre au tableau: les matériaux intérieurs tiennent-ils sur la durée? A priori, les boutons et revêtements nous ont paru qualitatifs. Mais on vous avoue qu'à l'essai, un léger bruit parasite s'est parfois fait entendre à l'arrière de notre oreille, derrière le siège du conducteur. C'est un élément à prendre en compte: vous avez une "chouette" décapotable, mais ça reste une petite décapotable à toit souple. Et c'est aussi un roadster qui "vit", mais qui vit avec vous, et c'est ça le plus important.

Note sur la réalisation du test

Les tests que nous effectuons sont le fruit d'un choix rédactionnel indépendant. Ils ne sont pas proposés par les marques et ne font l'objet d'aucun partenariat ou sponsoring de nature publicitaire.

@David Fourmanois


 

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