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De la production à la fin de vie: les voitures électriques sont-elles réellement plus propres que les autres?

De la production à la fin de vie: les voitures électriques sont-elles réellement plus propres que les autres?
 
 

La première entreprise de recyclage de batteries de voitures électriques a vu le jour cette semaine à Obourg, dans le Hainaut. Son objectif est de traiter efficacement ces véhicules hybrides ou 100% électriques qui arrivent en fin de vie. Pour l'instant, le recyclage est partiel. Tous les métaux contenus dans les batteries ne sont pas traités.

Quel est le coût environnemental d'une voiture électrique ? Nos journalistes Vincent Jamoulle et Marc Evrard se sont rendus à Obourg pour répondre à la question. Vu la puissance de la batterie lithium-ion, le travail est particulier, et il existe de sérieux risques d'électrocution. "Ces batteries, une fois qu'on les retire, on ouvre un circuit électrique qui donne une forme de danger. Donc il fallu former le personnel", a expliqué Pierre-François Bareel, directeur de la société Comet, spécialisée dans le traitement de véhicules hors d'usage.

A Obourg, le premier centre de recyclage spécialisé vient d'ouvrir ses portes. Il y en aura bientôt quatre en Wallonie, et deux en Flandre.


Une nouvelle vie après l'automobile 

En Belgique, on compte 115.000 voitures électriques ou hybrides sur un parc de 10 millions de voitures (dont 6 millions de voitures privées). Lorsqu'une batterie a perdu plus de 30% de son efficacité, elle est déclassée. Mais elle peut avoir une deuxième vie en dehors de l'usage automobile. "A la maison, dans des sociétés, mais aussi par exemple dans de stations de recharge mobile", a expliqué Catherine Lenaerts, directrice de Febelauto.

La nouvelle vie de ces batteries peut durer plusieurs années.

Si les voitures élctriques présentent de prime abord un aspect écologique, leur image se ternit un peu quand on s'intéresse à la production de ces véhicules. 15% des métaux présents dans les batteries sont extraits dans des conditions catastrophiques. Souvent par des enfants dans des pays moins développés. De plus en plus de personnes plaident pour extraire ces métaux dans les sols européens, de façon à avoir le contrôle sur les conditions dans lesquelles cela se fait.


Une production "sale" pour une voiture "propre"

Ensuite, il faut encore traiter ces ressources. "La roche va être broyée, ce qui consomme énormément d'énergie. Elle va être ensuite généralement dissoute, puis fondue et raffinée. Il y a toute une chaîne de fabrication qui est très longue et qui a un impact environnemental significatif, mais ça il suffit d'en être conscient. On n'a rien sans rien", a indiqué Eric Pirard, professeur de ressources minérales à l'université de Liège.

D'où l'importance du recyclage. L'industrie maîtrise le processus pour nos anciennes batteries au plomb. Pour les batteries lithium-ion, la technologie évolue si rapidement que les techniques de recyclage n'ont pas la possibilité de suivre et de s'adapter, même si les choses s'améliorent continuellement.

Au final, la production d'une voiture électrique génère aussi du CO2. Et donc, est-elle plus "propre" qu'une voiture essence ou diesel ? Pour les petites voitures électriques, avec de batteries de puissance relativement faible, on estime qu'il faut parcourir 40.000 kilomètres avant que ses émissions de CO2 (production comprise) ne soient plus basses qu'une voiture classique. Mais avec des modèles plus puissants, comme des Tesla, il faudra rouler à peu près 100.000 kilomètres avant que la balance ne soit à l'équilibre.


 

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