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"Trop affaibli", le béluga n'a pas survécu au sauvetage de la dernière chance

 

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L'opération de la dernière chance pour sauver le béluga n'a pas suffi: le cétacé de 800 kg, extrait d'une écluse de la Seine lors d'une opération risquée dans la nuit, a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion à Ouistreham (Calvados),.

"A l'issue du transport, il y a eu cette expertise vétérinaire qui a été menée. Les six vétérinaires, unanimement, nous ont conseillé de procéder à l’euthanasie de l'animal qui était trop affaibli pour le remettre à l’eau", a expliqué Guillaume Lericolais, sous-préfet de Lisieux lors d'une conférence de presse, la mine sombre.

La vétérinaire du Sdis Florence Ollivet-Courtois a expliqué que les chances de survie de cet animal étaient minimes. "On avait, dès le départ, peu de chance d’avoir un animal" qui puisse retourner dans la nature, a-t-elle dit, soulignant son état de maigreur "extrême".

L'état de santé de l'animal s'est encore dégradé pendant le transport, a-t-elle expliqué.

"C’est parce que son état s’est dégradé pendant le voyage qu’on a décidé d’interrompre la destination de l’écluse, pour procéder à une euthanasie. Cet animal avait une condition musculaire insuffisante pour respirer convenablement (...). Nous avons considéré que son état n’était pas compatible avec un relâché" dans l'écluse de Ouistreham, a-t-elle dit.

L'autopsie de l'animal marin, une "nécropsie", sera "très importante" a souligné Mme Ollivet-Courtois après ce décès qui s'ajoute à celui d'une orque retrouvée morte en mai dans la Seine.

Au moins 200 personnes s'étaient attroupées le long des grillages autour de l'écluse, proche du centre-ville, dans l'espoir de voir le cétacé de 800 kg, qui évolue habituellement dans les eaux froides du Canada ou de Norvège.

Parmi eux, Claude et Nathalie Flamand, originaires de la région.

"On a attendu depuis hier soir et jusqu’à maintenant. On a vu que pendant le transfert il était décédé, ça fait de la peine pour tout le monde", a réagi auprès de l'AFP le chauffeur de poids-lourd, 62 ans. "On est déçu on aurait aimé qu’il soit remis en liberté . »

Nathalie Flamand, 57 ans, explique de son côté que sa belle-fille est venue spécialement des Yvelines.

"Ils se sont déplacés en camping-car pour voir le béluga", a-t-elle raconté. "Tout le monde l’attendait".

-- plongeurs --

Dès mardi soir, plus d'une centaine de personnes avaient participé à cette opération inédite en France, consistant à extraire un cétacé de 4 mètres d'une écluse et de le transporter pendant 160 km.

Les 24 plongeurs engagés et les sauveteurs manipulant les cordages autour de l'écluse avaient dû s’y reprendre à plusieurs fois, entre 22h et 4h du matin, pour attirer l’animal dans les filets et la structure capable de le soulever hors de l’eau, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le cétacé, dont l'état de santé était jugé "alarmant", avait fini par être soulevé dans un filet tracté par une grue et déposé sur une barge, où il a été immédiatement pris en charge par une dizaine de vétérinaires vêtus de combinaisons blanches.

Le béluga avait ensuite été placé dans un camion réfrigéré qui a quitté l'écluse peu après 7h30, à petite vitesse pour parcourir les 160 km jusqu'à Ouistreham, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Un bassin d'eau de mer, dans une écluse du port de Ouistreham, avait été mis à disposition pour réceptionner l'animal, qui devait y rester quelques jours avant possiblement d'être remis en mer.

Repéré le 2 août dans le fleuve, le cétacé était retenu depuis vendredi dans le bassin d'une écluse, située à 70 km au nord-ouest de Paris.

Mais il ne pouvait espérer survivre dans une eau non salée à 25C avec "des éléments de pollution ou sonores incompatibles avec sa survie", a souligné Mme Ollivet-Courtois, rappelant que "l’endroit dans lequel il était ne pouvait pas permettre sa survie".

Selon l'observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, le béluga vit habituellement dans les eaux arctiques et subarctiques.

Il s'agit, selon ces experts, du second béluga connu en France après qu'un pêcheur de l'estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948.


 

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