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Le ragondin envahit les cours d'eau wallons: "Ils sont porteurs de leptospirose, une maladie qui peut passer à l'homme"

  • Traque des ragondins qui prolifèrent et menacent notre milieu naturel

  • Le ragondin envahit la Wallonie

 
 
 

Les ragondins sont arrivés en Belgique. S'ils sont mignons avec leur faux air de castor aux dents orange vif, ce sont pourtant des intrus. Ils font partie des espèces nuisibles et invasives. Ils sont donc traqués par un services de régulation wallon, ce qui ne plait pas forcément aux riverains de la Sambre par exemple.

Découvert chez nous seulement en 2014, ce rongeur vient d’Amérique du Sud et a été introduit en Europe par l'élevage, pour sa fourrure. Mais des spécimens se sont échappés et, comme ils n'ont pas de prédateurs naturels chez nous, ils gagnent du terrain d’année en année. Ceux qui sont maintenant en Wallonie sont arrivés par la France et ont colonisé les berges du bassin de la Haute-Sambre et de la Chiers (Semois).


Nuisibles pour trois raisons: biodiversité, dégâts et santé publique

Le problème? Ils menacent la biodiversité de nos cours d'eau, mais pas que… "Il y a une attaque sur la biodiversité par la consommation des plantes. Il y a aussi des problèmes hydrauliques parce qu'en creusant les berges, ils abîment. Ça fait du colmatage de cours d'eau et il faut réparer tout ça. Ils sont également porteurs de leptospirose, une maladie qui peut passer des animaux à l'homme (via l'urine, ndlr). Ici on n'en a pas encore trop, mais il y a des endroits en France où on vous dira qu'ils posent quand même de gros problèmes au niveau du bétail et au niveau humain", détaille Stephan Adant, responsable au service de piégeage du Service Public de Wallonie, interrogé par Aurélie Henneton lors d'une opération dans la Sambre.


Des agents les traquent : déjà 52 prises en 2018

Pour les contrer, le piégeage s’intensifie. L’équipe de piégeurs du Service Public de Wallonie, qui compte 17 agents, les traque et doit faire vite. En bons rongeurs qui se respectent, ils se multiplient "comme des lapins": une femelle ragondin peut avoir entre 10 et 15 petits par an, en 3 portées de 6 en moyenne. Aujourd'hui, des groupes de ragondins "peuvent dépasser les 100 individus", explique Adrien Congiu, un de ces piégeurs. Cette année, 52 bêtes ont déjà été attrapées.



Des riverains attachés à ces petits bêtes…

Les riverains, eux, trouvent dommage de les chasser. Armand Bertrix, de Landelies, vient donner à manger aux canards près d'un étang et rencontre parfois des ragondins. Pour lui, "ils ont déjà leur place ici. Les berges n'ont jamais bougé et on n'en a jamais vu beaucoup. Et quand ils sont avec les canards, ils viennent prendre un bout de pain, les gens s'arrêtent, les regardent, prennent des photos, les enfants pareil. Ils ne sont pas agressifs du tout et ne font pas de dégâts".



Rats musqués et ratons-laveurs également présents chez nous

Un autre nuisible, lui aussi introduit pour sa fourrure à l’origine, c’est le rat musqué. 10.000 spécimens sont piégés chaque année par l'équipe de piégeurs. Enfin, un autre animal fait une percée chez nous, dans la province de Luxembourg: le raton-laveur. 120 individus ont été attrapés l’année dernière.


 

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