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"Elle reçoit des insultes": une élève du collège Saint-Véronique harcelée parce qu'elle a le coronavirus à Liège

 
CORONAVIRUS
 

Les nouveaux cas de coronavirus ont doublé en 24h. Depuis hier, 441échantillons ont été testés et il y a 59 nouveaux malades. Ce qui porte le nombre de cas positifs au total en Belgique à 108. Parmi ces personnes, une élève du collège Sainte-Véronique à Liège. Dans la classe de cette adolescente, seuls 5 enfants sur 25 étaient présents et elle subit des insultes sur les réseaux sociaux. Les professeurs ont appelé les élèves à la retenue.

Depuis dimanche, la jeune fille du collège Sainte-Véronique à Liège touchée par le coronavirus est insultée et harcelée sur les réseaux sociaux. 
Cette élève de troisième secondaire était en vacances dans le nord de l'Italie la semaine dernière. Elle est venue en classe lundi puis, ne se sentant pas bien, est retournée chez elle dans l'après-midi. Lorsque les parents ont reçu les résultats, positifs, du dépistage, ils ont directement informé l'établissement.
"Ils sont très tristes"
"Sur Instagram, elle reçoit des menaces, des insultes, même ceux de sa classe. Ils reçoivent des insultes. Ils sont épuisés par ça parce que pour eux, ils n'ont rien demandé. Du coup, ils sont très tristes" , confie Soline, une élève de l'école.

Mathias Tyssens, le directeur du collège, a également déploré cette stigmatisation de l'élève malade et des personnes potentiellement atteintes: "Les réseaux sociaux s'emparent de l'information, la déforme, et une forme de harcèlement se développe envers la classe concernée, les élèves qui y sont, et l'élève concernéeNous travaillons ici sur le dialogue avec les élèves, afin de développer une bienveillance entre chaque élève, et l'éloignement des réseaux sociaux".

Les professeurs tentent de rassurer 

Les professeurs tentent de donner cours le plus normalement possible afin d'éviter d'autres dérives. "Et de les rassurer en leur disant que c'est bien une épidémie qui est en train d'atteindre la Belgique et le collège Sainte-Véronique, mais on savait bien que c'était inévitable. Et de toute façon si on respecte les règles d'hygiène et que l'on va bien chez son médecin, on verra ce qui se passera", souligne Justine Smal, professeure de français. 

Pour se protéger, une élève confie adopter des gestes simples: bien se laver les mains régulièrement, ou encore éviter de faire la bise à ses camarades.

Le double d'élèves absents 

Ce vendredi matin, seuls 5 élèves sur 25 dans la classe de la jeune fille étaient présents. D'après le directeur, il y a deux fois plus d'absents que lors d'une grippe saisonnière. "On arrive à une moyenne par classe de 5-6 absents. C'est vraiment le double, surtout par rapport à hier. Donc, on arrive à du 20% d'absence. C'est beaucoup plus mais pas non plus la catastrophe", indique Mathias Tyssens.

Certains professeurs, notamment des femmes enceintes, plus à risque, ont également demandé à être écartée. Sur les 220 enseignants que compte l'école, huit manquent à l'appel. 

Une communication rapide

Malgré l'urgence, la direction a pu communiquer rapidement. Dès ce lundi, l'école avait pris des dispositions pour se protéger du coronavirus et communiquer sur le sujet afin d'éviter tout vent de panique. Les autorités scolaires s'attendaient à ce qu'une école soit touchée, et se sont préparés à l'éventualité. 

"Lundi, l'élève a été en contact avec d'autres étudiants. Nous avons donc dû rapidement informer les 2.000 élèves, leurs parents, et les personnes qui travaillent au collège. Les élèves qui ont été en contact direct avec l'élève ont dû prendre contact rapidement avec leur médecin généraliste. Quant aux autres, ils doivent prendre leur température régulièrement et surveiller leur état de santé", indique le directeur. 

Depuis, la vie à l'école a pu reprendre son cours presque normalement. Quant à l'élève malade, elle reste en quarantaine chez elle jusqu'à sa guérison.


 

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