En ce moment
 
 

Jeanne, 83 ans, doit faire appel aux banques alimentaires pour se nourrir: "Je ne m’en sortais pas"

 
 

Les augmentations du coût de la vie engendrent de la précarité. Et le profil de ceux qui sont dans le besoin commence à changer. Un phénomène qui s'observe, notamment, dans les banques alimentaires.

À Laeken, Jeanne, 83 ans, remplit chaque semaine son caddie sans ouvrir son portefeuille. Une aide tout simplement indispensable. "Je ne m’en sortais pas, confie-t-elle. Il y a certaines factures qui restaient en suspens. Quand je vais chez le médecin, je dois avoir l’argent. Et c’est pas toujours facile quand tu es pensionnée. Parce que tu n’as pas toujours une grosse pension pour arriver à tout payer et à se soigner convenablement. Et avec cette aide ici, ça m’aide énormément."

Comme elle, chaque mois, 177 238 personnes font appel aux banques alimentaires. C’est la population totale des villes de Bruges et de Mouscron réunis. Un chiffre en augmentation de 1%. Près de 2000 personnes de plus en 2021 par rapport à l’année précédente. Il y a des personnes précarisées, des mères célibataires, mais désormais une catégorie appelée les "travailleurs pauvres", qui sont arrivés pendant la crise du Covid.

"Le Covid nous a fait augmenter le nombre de bénéficiaires. Ils ont difficile à terminer le mois. Il y a des priorités, le loyer, les factures, l’électricité, le gaz, chauffage. Et puis après il n’y a plus rien pour se nourrir", raconte André Vandeput, de l’Asbl Tabita.

Pour y arriver, André Vandeput peut compter sur la Fédération belge des banques alimentaires. Deux fois par semaine, il remplit sa camionnette dans un dépôt bruxellois. De manière générale, les chiffres donnent le tournis. La fédération des banques alimentaires, c’est plus de 22.000 tonnes de nourriture de distribuées. Soit 45 millions de repas mais, petit problème, d’ici 2024, l’aide européenne va diminuer de 10%. Il faudra donc compenser.

"On demande aux autorités. D’abord, s’il n’y a pas d’enveloppe supplémentaire pour des achats supplémentaires. On demande aussi aux autorités s’il n’y a pas moyen d’augmenter des incitations fiscales pour qu’on stimule les dons pour les bonnes causes", souligne Jozef Mottar, administrateur délégué Fédération belge des banques alimentaires.

Avec l’augmentation des prix de l’énergie , les banques alimentaires s’attendent à accueillir encore un peu plus de personnes dans le besoin.


 

Vos commentaires