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Des témoins estiment que les statistiques du coronavirus ne sont pas claires: nous avons interrogé un spécialiste

 
 

En date de ce dimanche, selon l'Institut scientifique de santé publique Sciensano, la croissance des contaminations au coronavirus ralentit en Belgique. Entre le 6 et le 12 août, il y avait en moyenne 588,3 contaminations par jour. En moyenne, 34 personnes ont été hospitalisées chaque jour. 7,3 personnes en moyenne sont décédées du virus chaque jour, soit 104% de plus par rapport à une semaine auparavant (3,6). 309 personnes sont encore hospitalisées dont 82 en soins intensifs.

Face à ces statistiques, qui mélangent des moyennes, des chiffres bruts ou encore des pourcentages, vous êtes nombreux à avoir appuyé sur notre bouton orange Alertez-nous. Plusieurs témoins nous ont demandé pourquoi Sciensano utilisait maintenant des moyennes. "Peut-on publier les chiffres du virus comme au début de manière journalière et chaque jour? C'est plus clair pour nous. Pourquoi ils ne le font plus?", nous a écrit Sevim. "Y aurait-il possibilité d'avoir des chiffres quotidiens au lieu de pourcentages car on s'y perd et ce n'est pas très clair", a également envoyé Laurent.

Suite à ces messages, nous avons interrogé un infectiologue. Invité dans le RTL INFO 19H ce dimanche, le professeur Jean-Luc Gala a répondu aux questions d'Antoine Schuurwegen.

Antoine Schuurwegen: On parle tantôt de moyennes, tantôt de chiffres bruts, tantôt de pourcentages. Ne pensez-vous pas qu'une confusion peut se créer? On reçoit énormément de messages à ce propos.

Jean-Luc Gala: Il y a une avalanche de chiffres qui, à force d'être une avalanche et une accumulation journalière, voire plusieurs fois par jour, n'est plus du tout audible et plus du tout compréhensible. Je pense que les chiffres sont les chiffres, mais il faut les accompagner d'une explication claire sur les enjeux. Or ici ce qu'on constate c'est qu'il y a 13.000 cas positifs depuis le 15 juillet jusqu'au 15 août. Mais 13.000 cas positifs, ce n'est pas 13.000 hospitalisés et ce n'est pas 13.000 malades. C'est 13.000 tests positifs. Ça fait une énorme différence par rapport à ce que la population pourrait comprendre de ce chiffre 13.000. Donc il faut bien reporter ces chiffres et leur donner la signification voulue. En plus, la mortalité dont on parle à l'heure actuelle… Il faut savoir que l'année passée lors de la canicule, il y a eu 800 morts additionnels liés à la canicule. Par rapport aux 130 morts liés ou attribués au coronavirus depuis un mois, vous voyez la différence. Je pense qu'il faut mesurer ce qu'on donne comme chiffres et leur donner l'importance qu'ils ont, et ne pas l'exagérer. Et je pense qu'on l'exagère en créant cette avalanche d'informations.

Antoine Schuurwegen: Il y a peut-être un chiffre qu'il faut regarder plus que les autres?

Jean-Luc Gala: C'est le chiffre d'hospitalisations, clairement. Mais en dehors des périodes de canicule parce que ça fausse tout. Il faut regarder les chiffres des hospitalisations, les chiffres des soins intensifs. Et ceux-là ne sont pas inquiétants pour l'instant, loin de là. Bien sûr il y a des petites augmentations, mais on voit déjà que dans certaines régions les chiffres s'améliorent. Donc c'est aussi extrêmement disparate et hétérogène, et il faut donner des messages rassurants à la population quant à l'évolution globale de ce phénomène.


 

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