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Coronavirus: les enfants sont-ils davantage contaminés depuis la réouverture des écoles?

 
CORONAVIRUS
 

Invité du RTLINFO 13H, le Professeur Stéphane Moniotte, cardiologue pédiatrique et chef du département pédiatrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, revient sur l'impact de la réouverture des écoles sur l'évolution de la pandémie de coronavirus Covid-19.

Les enfants sont-ils davantage contaminés depuis que les écoles ont rouvert leurs portes? C'est la question que nous avons posée au professeur Stéphane Moniotte, cardiologue pédiatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc.

Olivier Schoonejans: quel bilan en terme de contamination peut-on tirer de la réouverture des écoles il y a 4  semaines?

Professeur Stéphane Moniotte: Ce qui est formidable, c'est qu'on peut tirer finalement un bilan très positif. Comme vous le savez, nous avions plaidé il y a quelques semaines pour cette réouverture et tout le monde retenait un petit peu son souffle pour voir ce qui allait réellement se passer, et en fait il ne s'est absolument rien passé. C'est-à-dire que les enfants sont maintenant retournés à l'école depuis environ quatre semaines et dans les hôpitaux nous n' avons plus vraiment de patients hospitalisés qui soient des patients malades du Covid-19.

Olivier Schoonejans: Pas d'enfant malade mais des enfants testés positifs quand même?

Professeur Stéphane Moniotte: Alors on a une légère recrudescence comme on l'a dit du nombre de patients testés positifs qui en réalité s'explique par une amélioration de notre capacité de testing, il y a davantage de tests et donc finalement, on retrouve davantage de patients positifs mais ce sont des tests positifs. Ce ne sont pas des patients malades. Ce qui est une nuance évidemment capitale. Ce sont des patients qui ont été testés dans le contexte d'admission à l'hôpital pour la prise en charge d'autres situations médicales: une cure d' amygdales, des  gestes comme celui-là.

Olivier Schoonejans: Alors il y avait une inquiétude quand même au moment où les enfants sont retournés à l' école: c' est que ils contractent le virus à l'école et puis viennent contaminer toute la famille, est-ce que ça s'est confirmé ou pas du tout?

Professeur Stéphane Moniotte: Alors ce qu'on pense, c'est que les enfants ne sont effectivement pas des moteurs de cette pandémie. C'est finalement ce que montrent les chiffres que vous venez de présenter c'est-à-dire que malgré cette réouverture qui date maintenant de quatre semaines, on n'a pas observé une augmentation du nombre de patients et on a réellement pas de reprise de cette épidémie.

Olivier Schoonejans: Cela veut dire quoi que par exemple en septembre les écoles pourraient rouvrir quoiqu'il arrive? En cas de deuxième vague, pourrait-on imaginer laisser les écoles ouvertes?

Professeur Stéphane Moniotte: Il est très vraisemblable qu'on puisse se permettre de laisser les écoles ouvertes pour les enfants de l'école primaire. En tout cas, les plus jeunes d'entre eux, c'est une question qui évidemment est est évaluée de très près à l'heure actuelle. La question qui est peut-être plus brûlante est celle de savoir ce qu' on pourra faire avec les enfants de l'école secondaire.

Olivier Schoonejans: Mais quel est le problème en fait entre primaire et secondaire parce qu' on dit la limite c' est douze ans notamment pour le port du masque, quelle est la différence vraiment fondamentale entre les deux?

Professeur Stéphane Moniotte: Alors il semble avec les données dont on dispose aujourd'hui que l'aspect qui est critique, c'est le fait que les patients aient ou pas atteint ce qu'on appelle le stade de la puberté donc qu'ils soient vraiment devenus des jeunes adultes, ce qui survient habituellement dans la population vers l'âge de 15, 16 ans c'est-à-dire pas tout à fait à la fin de l' école secondaire mais en cours d'école secondaire. Et donc ces enfants semblent être davantage des transmetteurs de la maladie, que le feraient les enfants vraiment plus jeunes. Et donc, on se trouve dans une situation un peu intermédiaire. C'est pour ça que pour l' instant on analyse cette question de très près mais tout en étant extrêmement rassurant et je pense que l'absence d'enfants hospitalisés dans les trois hôpitaux universitaires francophones à cause du covid-19 est un signal très encourageant pour cette rentrée scolaire et d'une part aussi à plus court terme, pour les stages. 


 

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