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Coronavirus: les laboratoires belges sont-ils prêts à faire face à une accélération de la contamination?

 
CORONAVIRUS
 

Emmanuel André, membre de l'équipe de référence sur le coronavirus à la KU Leuven, était l'invité du RTL INFO 19H ce dimanche. Nous l'avons interrogé sur la situation en Belgique et d'éventuelles mesures de confinement, mais aussi sur la capacité des laboratoires à mener de nombreux tests en peu de temps.

Simon François: On a vu à l'étranger que le nombre de contaminations pouvait rapidement augmenter. Les laboratoires belges sont-ils prêts à faire face à une accélération de la contamination?

Emmanuel André: Notre laboratoire de référence à Leuven a été prêt dès le deuxième jour après que les séquences du virus ont été publiées, tout au début de l'épidémie. Depuis lors, nous faisons des tests tous les jours sur des patients qui, soit sont à risque, soit ont des symptômes respiratoires. Plus de 700 personnes depuis le début de l'épidémie en Belgique, qui présentaient des symptômes respiratoires, ont été dépistées pour ce virus mais aussi pour 30 autres pathogènes respiratoires. On a un travail de surveillance qui est déjà important. Notre capacité à répondre à éventuellement une demande supplémentaire, elle a été anticipée depuis plusieurs semaines. Aujourd'hui, on est capable de faire plusieurs centaines de tests chaque jour, et cette capacité va continuer à augmenter en fonction des besoins. Non seulement à Leuven, mais aussi dans d'autres hôpitaux qui vont être accompagnés pour pouvoir réaliser ces tests.

Simon François: Face au coronavirus, la Chine a pris des mesures drastiques pour confiner des millions de personnes pour répondre à l'épidémie. Dans quelle mesure faut-il s'attendre à modifier nos habitudes en Belgique?

Emmanuel André: En Chine, ces mesures drastiques, qu'on a appelées les "lock down", ces villes qui ont été fermées. On a demandé aux gens de modifier leurs habitudes, de se déplacer le moins possible. (Ces mesures) ont été appliquées à un moment où l'épidémie était devenue incontrôlée. C'est-à-dire qu'elle circulait massivement, à la fois dans les hôpitaux et dans la communauté. On a voulu ralentir l'évolution de cette épidémie à un moment où elle était devenue incontrôlée. Ce type de mesure peut donc s'appliquer dans d'autres environnements, puisqu'on a vu qu'elle était en partie efficace… mais quand on est dans une situation semblable! Aujourd'hui en Belgique on est très loin de la situation incontrôlée qu'on a connue à Wuhan il y a quelques semaines. On a deux cas qui ont été contaminés à l'extérieur du pays. On continue à surveiller. On sait que le risque de propagation existe et est réel. Mais une mesure de lock down peut s'appliquer un jour, si on se trouve devant une situation qui le nécessite. Diminuer et restreindre les libertés des gens, ce n'est pas quelque chose d'anodin, surtout quand ce n'est pas nécessaire.


 

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