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20 emails, c'est la consommation d'une ampoule: nos activités en ligne ont un impact sur l'environnement, voici comment

 
 

Notre activité numérique, même si elle est virtuelle, a des conséquences négatives sur l'environnement. Voici lesquelles et comment les réduire.

C'est devenu une habitude pour nombre d'entre nous: prendre une série de photos les unes après les autres avec son smartphone pour être sûr d'avoir le meilleur cliché. C'est un exemple parmi d'autres, mais de manière générale, les photos s'accumulent dans nos téléphones. Toutes n'en valent pas forcément la peine et pourtant, les chiffres font parfois tourner la tête. "J'en ai plus de 5.000 en fait", nous confie une dame interrogée à Charleroi, en nous montrant son smartphone. "Elles s'accumulent au fur et à mesure du temps, des mois et des années. Je les vide très rarement", nous dit une autre. Un jeune homme nous avoue avoir "la flemme" de les trier.

En fonction de ce que vous faites, ça peut venir faire travailler les serveurs ici

Toutes ces photos, ou du moins une partie, viennent pourtant remplir les banques de stockage en ligne. C'est le cas également de nos e-mails ou des espaces de stockage en ligne dans le cloud. Depuis quinze ans, Google dispose à Ghlin (Mons) d'un centre gigantesque, un data center. Un nouveau terrain vient d'ailleurs d'être acheté pour s'agrandir.

"Sur un data center comme celui-ci en Belgique, on aura de multiples services qui vont pouvoir être des e-mails, YouTube, Googlemaps, du Waze, etc. Donc, en fonction de ce que vous faites, ça peut venir en effet faire travailler les serveurs ici", indique Fabien Vieau, responsable environnement du data center Google.

Les data center en Belgique: 10% de la consommation d'électricité

Les data center sont gourmands en énergie. Aujourd'hui en Belgique, ils représentent 10% de la consommation en électricité. Les données qui sont stockées dans ces immenses bases de données sont sans cesse renouvelées. 90% d'entre elles ont moins de deux ans.

L'impact environnemental est important. Le solaire et l'éolien sont utilisés. "Notre pari est ambitieux. Pour 2030, on s'est engagé à consommer heure par heure, tous les moments de l'année, une énergie sans empreinte carbone", affirme Frédéric Descamps, directeur du data center Google de Ghlin.

De l'autre côté, sans le savoir, avec nos smartphones, nous sollicitons souvent ces data center. Cela génère des allers-retours de données en temps réel pour les privés et les entreprises. Les prévisions mondiales parlent d'une croissance de 40% chaque année des données, selon l'entreprise de statistiques Statista.

"Ces réseaux vont jusqu'au centre de données. Ces centres de données utilisent l'énergie pour refroidir les serveurs, alimenter les serveurs. Donc effectivement, plus on utilise en volume par les réseaux mobiles, plus on consomme de l'énergie", explique Benoit Hucq, directeur général de l'Agence du numérique.

Quelques astuces

Petite goutte dans l'océan: effacer 20 de nos emails permet d'économiser l'énergie d'une ampoule de 60 watts pendant 24 heures.

Autre conseil pour réduire la consommation d'énergie: utiliser le wi-fi et non la 4G.

Au travail, vous pouvez également agir. "Lorsqu'on transfère des fichiers, notamment en environnement professionnel, c'est plutôt transférer des liens que de transférer la pièce jointe de X gigabyte, et clairement de ne pas conserver dans les centres des données qui ne seront plus jamais utilisées", indique Benoit Hucq.

Selon Laurie Marrauld, maîtresse de conférences et enseignante chercheuse à l’EHESP (école des hautes études en santé publique) de Rennes, la pollution provoquée par le numérique est désormais supérieure à celle générée par le secteur aérien.


 

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