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"Je me suis fait traiter de cannibale qui doit jouer du tam-tam": le député Kalvin Njall Soiresse témoigne du racisme dont il est victime

"Je me suis fait traiter de cannibale qui doit jouer du tam-tam": le député Kalvin Soiresse  témoigne du racisme dont il est victime
 
 

Le 7 juin dernier, une manifestation pacifique a réuni quelque 10.000 personnes sur la Place Poelaert, au pied du palais de Justice de Bruxelles. Le but: protester contre les violences policières à l'égard des Afro-Américains. "George Floyd est un détonateur mais n'oublions pas les épisodes précédents qui ont mené à des manifestations", a indiqué Kalvin Njall Soiresse, député bruxellois (Ecolo) au micro de Fabrice Grosfilley. 

Ce mouvement est-il inédit? Non, selon le député bruxellois. Ce dernier insiste sur le travail réalisé par le milieu associatif depuis plusieurs années. Aujourd'hui, le débat semble avoir gagné l'opinion publique. "Il y a quelque chose qui est en train de changer. Il y a un soulèvement des consciences", insiste-t-il. 

Le mouvement Black Lives Matter et une nouvelle pétition visant à retirer les statues de Léopold II de l'espace public ont relancé les actes de vandalisme et les discussions sur les représentations dans l'espace public à la gloire des acteurs du passé colonial de la Belgique ainsi que sur le lien entre ce passé et le racisme persistant aujourd'hui. 

Je reçois des menaces encore aujourd'hui

Plutôt que de déboulonner les statues de personnages historiques controversés ou de débaptiser des rues, le député bruxellois préfère la "contextualisation". Ceci consiste à "expliquer les monuments et statues, leur donner un sens, les utiliser comme outils pédagogiques, informer et éduquer", précise Kalvin Njall Soiresse.

Le député bruxellois est témoin d'actes racistes perpétrés en Belgique. Il nous confie subir lui-même des agressions dans son quotidien. "Je me suis fait traiter de cannibale qui doit jouer du tam-tam. J'ai reçu des lettres de menaces de la part des anciennes associations de colons qui m'ont dit que si j'avais mes lunettes et mon manteau, je devais remercier la colonisation. Je reçois des menaces encore aujourd'hui", nous souffle-t-il. 


 

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