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Comité de concertation: des acteurs de la culture dénoncent des "décisions désastreuses"

 
 

"Choqués", "stupéfaits", "incrédules"... Les acteurs du secteur culturel n'ont pas mâché leurs mots à l'issue du Comité de concertation. Le Codeco s'est réuni ce vendredi pour renforcer les mesures de précaution sanitaire face à la quatrième vague épidémique. Les acteurs de la culture plaident pour une vision à long terme et une approche qui tienne compte de la situation réelle.

Les règles imposées à la culture

Déjà soumis à des règles strictes, les acteurs du secteur culturel jugent "désastreuses" les nouvelles mesures annoncées concernant la culture. Les autorités ont décidé d'interdire, dès samedi 4 décembre, les événements publics rassemblant plus de 4.000 personnes. A l'intérieur, les représentations culturelles, concerts, congrès et autres ne pourront plus réunir qu'un maximum de 200 personnes dès le 6 décembre. Le public devra obligatoirement être assis et porter un masque. Et le recours au Covid Safe Ticket sera requis dès 50 personnes. 

Alors que l'on sait très bien que les salles ne sont pas des lieux de contamination

"Nous sommes choqués", s'est exclamée la secrétaire générale de la Fédération des employeurs des Arts de la scène (FEAS), Françoise Havelange. "C'est de la déconsidération totale pour le secteur culturel, alors que l'on sait très bien que les salles ne sont pas des lieux de contamination".

Pour La Monnaie, Bozar, l'Orchestre National, le Théâtre National et le KVS, "appliquer à tous une jauge maximale n'a aucun sens, car chaque salle est différente et la somme de 200 personnes représente dans certaines maisons la moitié de la capacité totale et dans d'autres, seulement un sixième", s'indignent-ils dans un communiqué commun. Pour la salle de concerts Het Depot à Louvain, limiter le public à 200 personnes assises, "revient de facto à fermer", regrette son directeur Mike Naert.

Nombre d'acteurs soulignent amèrement les efforts déployés ces derniers mois pour garantir la sécurité du public lors des représentations culturelles. "Il y a deux ans, avec la panique liée au début de la pandémie, nous pouvions comprendre une fermeture, mais aujourd'hui, avec le CST, les masques, les parterres assis, la ventilation, etc. nous disposons d'un modus operandi à même de limiter grandement les risques de propagation", rappelle la directrice de Forest National, Coralie Berael.

Nous attendons la même solidarité de la part des autorités

L'Opéra royal Wallonie-Bruxelles dit également avoir découvert les décisions du Codeco "avec stupéfaction et incrédulité". "Ces décisions, prises en dépit des nombreuses études réalisées en Europe ces derniers mois, qui montrent que les salles de spectacle ne sont pas des lieux de transmission du virus, sont pour nous extrêmement dommageables à l'exercice des métiers de la culture, mais également à la mission éducative des institutions culturelles", déplore l'institution. "Nous voulons bien nous montrer solidaires, mais nous attendons la même solidarité de la part des autorités", ajoute l'Ancienne Belgique. "Une fermeture se fait sentir pendant des mois, après quoi nous devons regagner la confiance du public. Nous espérons que les autorités reviendront rapidement avec un plan de soutien à long terme", ajoute la salle de concerts bruxelloise.

Nombre d'acteurs se disent par ailleurs "parfaitement en capacité de mesurer et de contrôler chaque représentation pour assurer que tout est sécurisé, tant pour les artistes que pour le public et le personnel". "Nous osons espérer que la concertation avec le gouvernement demeurera possible de manière à éviter une adaptation constante des règles, ce qui nous permettra d'établir une vision à long terme que nous pourrons appliquer objectivement pour les mois ou les années à venir, tant que nous devrons vivre avec ce virus", concluent La Monnaie, Bozar, l'Orchestre National, le Théâtre National et le KVS.


 

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