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Le Samusocial emporté dans une commission d'enquête parlementaire: "Ça fait des années que ces problèmes d'opacité existent"

 
 

Face au scandale du Samusocial bruxellois, le bureau élargi du parlement bruxellois a décidé d'ouvrir une commission d'enquête. L'affaire de rémunération des administrateurs du Samusocial s'étend. Mardi soir, les explications de Pascale Peraita, présidente du CPAS, n'ont pas convaincu. Certains demandent même la démission du bourgmestre Yvan Mayeur, qui aurait bénéficié de ce système de rémunération jugé abusif.

Ce mercredi, le bureau élargi du parlement bruxellois a décidé, à l'unanimité, de créer une commission d'enquête parlementaire pour analyser le scandale lié au Samusocial bruxellois.

Ce mardi soir, la présidente du CPAS de la Ville de Bruxelles Pascale Peraita (PS) s'est présentée devant le conseil communale de la Ville de Bruxelles. La femme, qui s'exprimait en tant qu'administratrice déléguée du Samusocial, a affirmé que les rémunérations des membres du Conseil d'administration du Samusocial avaient été payées via des "dons permanents". Auparavant, elle avait évoqué dans certains médias des dons de privés ou d'entreprises.

"Le travail des administrateurs doit faire l'objet d'une indemnité, dont la proportion doit être supportable pour les deniers de l'institution en fonction de ses fonds propres. Cela ne signifie pas pour autant qu'un seul centime du subside, ou qu'un seul don fait à l'ASBL ait été détourné de sa finalité", a affirmé Pascale Peraita.

Mais ce qui marque surtout l'intervention de la socialiste, ce sont les contradictions…


Première contradiction: l'origine de l'argent

Le premier revirement concerne l'origine de l'argent des rémunérations. La semaine dernière, dans une interview au journal Le Soir, voici ce qu'elle déclarait: "Ici, il n'y a pas un balle d'argent public qui va dans la poche des gens. Tout vient des dons. C'est clair et net".

Ce mardi soir, Pascale Peraita a expliqué qu'en réalité l'argent ne venait pas de dons de particuliers, mais de dons permanents, comme par exemple du sponsoring d'entreprise.


Seconde contradiction: le mode de paiement

Le second revirement concerne toujours les rémunérations: sont-elles payées avec des jetons de présence, ou sur base d'un forfait? Les versions varient. "En 2011, nous avons donc décidé de défrayer les administrateurs du conseil d'administration par jeton de présence et de mettre en place un bureau", avait affirmé la présidente du CPAS bruxellois au Soir.

Mais ce mardi soir, Pascale Peraita a précisé qu'il s'agissait en fait de rémunérations sur base de forfaits.

Incohérence et contradictions… nos journalistes Loic Parmentier et Xavier Gérard ont contacté la patronne du Samusocial pour obtenir des précisions: aucune réponse.


Les réactions des autres partis

Côté politique, Ecolo et le cdH demandent une commission d'enquête parlementaire (ce qui a finalement été décidé par le bureau élargi du parlement bruxellois). Les verts veulent aussi la démission du bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, ancien membre du Samusocial. Le MR veut quant à lui un commissaire spécial pour gérer l'ASBL. Enfin, la secrétaire d'Etat Zuhal Demir réclame une enquête indépendante.

"Ça fait des années que ces problèmes d'opacité existent. Aujourd'hui, il est à nouveau question des rémunérations des administrateurs, mais il y a aussi des questions autour de la situation financière", selon Hamza Fassi-Fihri, député régional bruxellois cdH. 

L'affaire Samusocial est loin d'être clôturée.


 

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