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La directrice de Publifin se défend: "Que je gagne moins qu'un ouvrier ? C'était une boutade maladroite"

 
 

La directrice générale de Publifin, Bénédicte Bayer, a relégué ce jeudi au rang de "boutade maladroite" ses déclarations à la presse selon lesquelles elle gagne moins à la minute que l'ouvrier au salaire le plus bas de l'intercommunale. Elle a refusé de dévoiler, aux députés de la commission d'enquête Publifin du parlement wallon, ses rémunérations dans les sociétés privées de Nethys.

Bénédicte Bayer, l'un des bras droits de Stéphane Moreau, est salariée contractuelle à mi-temps chez Publifin mais payée 1/5e temps, "ce que je ne savais même pas" jusqu'il y a peu, a-t-elle confessé. Sa rémunération dans l'intercommunale est de quelque 2.000 euros bruts par mois. Mais son statut suscite l'étonnement des députés, car elle est surtout indépendante chez Nethys. Elle y gère aussi les ressources humaines, comme chez Publifin, ainsi que six autres départements. A cet égard, elle défend une nécessaire souplesse de gestion que lui confère son statut d'indépendante, mais réfute toute volonté d'éviter l'impôt.


"Je le reconnais, c'était maladroit"

Mme Bayer a refusé de confirmer le montant annuel de 232.000 euros qu'elle gagnerait chez Nethys selon l'hebdomadaire Le Vif. Elle revendique le respect de la vie privée. Ses déclarations à la presse comparant ses rémunérations à celle d'un ouvrier ne relevaient que de la "boutade mal placée". "Je le reconnais, c'était maladroit, je ne voulais pas être péjorative par rapport au monde ouvrier", a-t-elle dit, évoquant la fatigue et le stress et se retranchant derrière une mauvaise interprétation de ses propos par la presse.

Concernant les comités de secteur de Publifin, Mme Bayer a adopté la même ligne de défense que le secrétaire général, Gil Simon, renvoyant au conseil d'administration la responsabilité de la création et des rémunérations pratiquées, et aux présidents et membres de ces comités la responsabilité des dysfonctionnements. Elle-même n'en a jamais été informée avant les révélations dans la presse, assure-t-elle. "Le management n'est pas là pour contrôler les administrateurs".


"Vous avez vu que les relations syndicales sont au beau fixe"

La directrice générale a refusé de répondre aux attaques syndicales sur le climat social. "Vous avez vu que les relations syndicales sont au beau fixe", a-t-elle dit non sans dépit. Elle évoque une enquête sur le bien-être au travail dont les résultats sont positifs à ses yeux. Sur le front de l'emploi, l'intercommunale emploie encore près d'un millier d'agents, et ce chiffre aurait été divisé par deux si le groupe n'avait pas absorbé diverses intercommunales et adopté une structure faisant la part belle aux sociétés privées. En pleine libéralisation, le groupe aurait été "un oiseau pour le chat Ores". A ses yeux, "la vraie logique était de pérenniser l'emploi, le garder en Wallonie".

L'intercommunale ne doit dès lors pas être vue comme une coquille vide, mais c'est une intercommunale en voie d'extinction. "On n'engage plus, il n'y a pas de besoin puisque les agents s'adressent à moi en disant qu'ils n'ont pas assez de travail". "Oui, je m'exprime de façon très libérale. On aurait préféré rester en monopole, mais on n'a pas le choix, si on n'est pas concurrentiels et performants, on disparaît", a-t-elle assuré. "J'ai beau défendre le secteur public, ce costume est trop étriqué pour nous", a-t-elle dit, évoquant notamment les charges de pensions et autres avantages du secteur public. "On doit faire une économie de 20 millions d'euros sur la prochaine période tarifaire"


 

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