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Négociations fédérales: Rudy Demotte et Geert Bourgeois désignés préformateurs

Négociations fédérales: Rudy Demotte et Geert Bourgeois désignés préformateurs
(c) Belga
 
 

Le duo composé du socialiste Rudy Demotte et du N-VA Geert Bourgeois a été chargé par le roi Philippe d'une mission de préformation, lors d'une audience au Palais royal qui avait débuté vers 9h30, mardi matin. Les deux hommes "examineront les bases concrètes en vue de la formation d'un gouvernement fédéral autour de leurs partis respectifs, et ceci avec les quatre autres partis impliqués dans les discussions", soit le MR, le CD&V, l'Open Vld et le sp.a, communique le Palais. Ils feront rapport au Roi le lundi 4 novembre, ce qui leur laisse moins d'un mois pour tenter de déminer un terrain qui apparait d'emblée difficile.

Leur mission suit une première mission d'information qui avait été confiée, à partir du 30 mai dernier, au socialiste flamand Johan Vande Lanotte et au libéral francophone Didier Reynders, puis prolongée à cinq reprises. Ces derniers ont rendu leur rapport final au Roi lundi. Le scénario d'une mission de préformation confiée à un socialiste francophone et un nationaliste flamand, représentant les plus importantes formations politiques des communautés française et flamande en termes de voix à l'issue des élections de mai dernier, était attendu. Tous deux anciens ministres-présidents régionaux, Rudy Demotte et Geert Bourgeois devront tenter de trouver des points de convergence entre deux partis qu'a priori tout oppose, comme l'a encore rappelé vendredi Paul Magnette, candidat unique à la présidence du parti socialiste. Plusieurs figures politiques, dont le CD&V Koen Geens au micro de nos confrères de La Première et le N-VA Peter De Roover à la chaîne de télévision publique flamand VRT, ont encore estimé mardi qu'il est très peu probable qu'un gouvernement fédéral se dessine avant la fin de l'année.

On ne peut à ce stade pas encore parler de "négociations", tant les positions des forces en présence semblent éloignées. Le PS reste par ailleurs réticent à envisager une sorte de "suédoise" améliorée, qui reprendrait les membres de la coalition "Michel I" avec un ajout socialiste.


Rudy Demotte: "Nous avons trois documents importants"

"Nous marchons très clairement dans un champ de mines, mais nous avons l'intention de jouer notre rôle, c'est-à-dire de regarder comment passer à travers ces obstacles et voir si, pour ce pays, il y a possibilité de mettre sur pied les conditions nécessaires à la formation d'un gouvernement", a résumé le socialiste face aux journalistes. "Nous avons trois documents importants: la note des informateurs (Didier Reynders et Johan Vande Lanotte, qui ont fait leur rapport final au Roi lundi, NDLR), une note complémentaire et une note budgétaire. Nous allons en examiner le contenu et tester les différentes solutions qui s'y trouvent; et voir pour le 4 novembre s'il y a effectivement cette volonté de dialogue constructif". Un rapport au souverain est en effet fixé à la date du 4 novembre, ce qui laisse moins d'un moins au duo pour tenter de rapprocher deux formations politiques aux positions diamétralement opposées sur bon nombre de dossiers. "Travailler ensemble, c'est d'abord apprendre a faire des ponts entre deux formations politiques qui jusqu'à présent ne se parlent que par communiqués de presse", lâche le président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si le PS avait précédemment laissé entendre ne pas envisager de gouverner avec la N-VA, la vérité des urnes force à adopter une position raisonnable, a en substance maintenu l'ex-ministre-président wallon. "Les opinions publiques flamandes et francophones ont parlé. La réalité est qu'il y a deux grandes familles politiques et que sans que celles-ci ne se parlent, rien n'est possible. Nous devons parler. Je pense que la modération et la raison sont nécessaires dans la situation actuelle".


Les mots de Didier Reynders et Vande Lanotte pour passer la main

Hier, les informateurs Didier Reynders et Johan Vande Lanotte, nommés par le Roi il y a quatre mois, avaient mis fin à leur mission. Il incombe maintenant aux deux partis les plus grands de leur Communauté -le PS et la N-VA- de travailler ensemble de manière intensive afin de trouver les convergences qui permettront d'entamer la formation d'un gouvernement fédéral, avaient indiqué les deux informateurs royaux, après la remise de leur rapport final au roi. "A nos yeux, il faut maintenant que les deux principales formations politiques dans leur Communauté -le PS et la N-VA- puissent déterminer entre elles s'il est possible de trouver une base suffisante pour former un gouvernement", avait expliqué M. Reynders.

Le socialiste et le libéral avaient insisté sur la nécessité de créer de la "confiance" entre les deux partis que tout sépare depuis cinq ans. M. Vande Lanotte a usé d'un style très imagé: "La confiance, c'est quelque chose qui grandit. Prenez l'exemple d'une famille où les parents ont dit pendant cinq ans aux enfants qu'ils ne pouvaient pas aller dans l'eau parce qu'il y avait des crocodiles. Si, après cinq ans, ils disent qu'en fait, il n'y avait pas de crocodiles, la chance est mince que les enfants aillent nager tout de suite", avait-il fait remarquer.


 

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